Le 22 août 2023, aux alentours de 6 heures du matin, une patrouille de la police nationale du commissariat de Béziers est intervenue à la gare SNCF dans laquelle un homme vêtu d'une djellaba menacait des usagers avec un couteau.
A leur arrivée, l'homme s’est tourné vers les quatre policiers, couteau à la main, en faisant de grands gestes, tout en criant à plusieurs reprises qu'il allait les tuer.
L'un des policiers a alors fait usage d'un pistolet à impulsions électriques, ce qui a provoqué sa fuite à l'intérieur du hall de la gare. Il a continué à tenir des propos incompréhensibles et véhéments, couteau à la main, tout en se référant à plusieurs reprises au prophète coranique Allah.
Référence à Allah
Le même policier a donc fait usage une seconde fois du pistolet à impulsions électriques, toujours sans effet, sans doute en raison de l'ampleur de son vêtement. L'individu a traversé alors la voie ferrée jusqu'au quai central où les policiers l'ont poursuivi puis interpellé après qu'il a obéi aux injonctions de déposer son couteau à terre sous la menace de leurs armes de service.
" Il s'est rebellé au moment de son menottage, ce qui provoquait l'usage une troisième fois du pistolet à impulsions électriques, cette fois-ci avec succès, " indique le procureur Raphaèl Balland.
L'homme a été immédiatement placé en garde à vue au commissariat de police de Béziers. Aucun blessé n'était à déplorer parmi les policiers et les usagers de la gare.
Déclarations décousues
Plusieurs témoins ont déclaré qu'avant l'arrivée des policiers, l'homme était très agité, qu’il criait et agitait son couteau en tenant des propos virulents et incohérents, tout en se référant régulièrement au prophète coranique Allah. Il a notamment donné un coup de pied dans la valise d'une voyageuse et menacé une dame âgée sans pour autant tenter de la blesser avec son arme.
Les déclarations de l'homme en garde à vue sont décousues et souvent irrationnelles : " Il affirme notamment qu'il a agi ainsi car il s'était senti surveillé dans la rue par 10 à 15 personnes alors qu'il se rendait à pied à la mosquée ce matin-là. Il s'est dit harcelé par le diable et « les racistes » depuis plusieurs mois. Il affirme n'avoir voulu blesser personne, s’en disant incapable car opposé à la violence. Il s’est excusé pour son comportement," indique le Procureur.
Les dépistages d'alcool ou de produits stupéfiants pratiqués sur l'individu se sont avérés négatifs. L'expert psychiatre qui l’a examiné le 23 août a constaté une personnalité paranoïaque, mais a conclu à l'absence d'abolition ou même d'altération du discernement.
Sans lien avec le terrorisme
La perquisition à son domicile de Béziers n'a apporté aucun élément dans le sens d'une radicalisation religieuse. De même, l’analyse de son téléphone par la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Montpellier n'a pas permis pas de retrouver un quelconque lien avec un aspect terroriste.
Au regard de ces éléments, le parquet national antiterroriste, informé de ces faits comme toujours en pareille situation, n’a pas retenu sa compétence.
À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Béziers a ordonné la comparution immédiate du mis en cause ce 24 août 2023 devant le tribunal correctionnel, lequel a renvoyé le jugement du dossier au 27 septembre 2023, dans l’attente des résultats d'une expertise toxicologique approfondie et d’une expertise psychiatrique complémentaire.