Assassinat de Samuel Paty : à Béziers, une enquête ouverte après des menaces contre une mosquée

Des internautes ont appelé à brûler une mosquée à Béziers en représailles à l'assassinat du professeur Samuel Paty par un terroriste islamiste à Conflans-Saint-Honorine. Les dirigeants de l'association culturelle des Français musulmans de Béziers ont porté plainte.

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Hier mardi 20 octobre, le vice-président de « l'association culturelle des Français musulmans de Béziers » (ACFMB) a déposé une plainte auprès du commissariat de police de Béziers après avoir découvert trois jours plus tôt un message publié sur un réseau social incitant à «cramer la mosquée de Béziers», sans préciser quelle serait la mosquée visée.

Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers, confirme que "des investigations sont en cours, diligentées par le commissariat de police de Béziers afin de tenter d'identifier l'auteur de ce message électronique."

Des messages de haine, appelant à brûler une mosquée de Béziers, en représailles à l'assassinat du professeur d'histoire-géographie à Conflans-Saint-Honorine, le 16 octobre, ont circulé sur les réseaux sociaux. Des messages supprimés des comptes concernés mais que l'on peut retrouver dans l'article de France Bleu Hérault.

Vous voulez lui rendre hommage? Allez cramer la mosquée de Béziers question faire passer le message qu'il y en a marre.

un internaute sur Facebook

Pour "rendre hommage" au professeur assassiné, un internaute veut mettre le feu à une mosquée à Béziers. Ce message, dans les commentaires d'un post facebook, a été ensuite complété par d'autres,  tel "Un clan se crée, on vous tient au courant" ou bien : "Oui à quand les actes". Des phrases laissant penser qu'une expédition punitive pourrait être en train de s'organiser.

Des délits passibles d'emprisonnement 

De tels propos, précise le procureur de la République de Béziers, sont susceptibles de caractériser deux délits, avec des peines maximales d'un à cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
  • provocation publique par voie électronique, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de sa religion (peines maximales encourues : 1 an d'emprisonnement et 45 000 € d'amende) ;
  • provocation publique directe, par voie électronique, et non suivie d'effet, à la commission du délit de destruction ou dégradation volontaire dangereuse pour les personnes (peines maximales encourues : 5 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende).
Les enquêteurs cherchent à déterminer l'identité de l'internaute qui a écrit le message appelant à incendier une mosquée à Béziers. "Nous n'avons été saisi que d'une plainte concernant ce message", explique le procureur de la République, "Cela prend plus ou moins de temps mais nous trouvons toujours l'identité des personnes dans ce type d'affaire. Ces propos constituent un délit même s'ils ne sont pas suivis d'actes."

Ces propos sont inacceptables, quel que soit le contexte. Il faut apaiser la situation et ce n'est pas ce type de comportement qui le fera.

Raphaël Balland, procureur de la République à Béziers

Un assassinat condamné par la grande mosquée

Sur son compte Facebook, le soir même de l'assassinat du professeur du collège de Conflans-Saint-Honorine, la mosquée Ar-Rahma, la plus grande de la ville, avait pourtant fermement condamné cette "barbarie qui n'a rien de musulman", précisant que "l’islam n'acceptera jamais ce qui s’est passé aujourd’hui en France" et concluant par un vœu d'apaisement: "Que Dieu fasse descendre la paix et nous préserve de la division et de la haine".
 La ville de Béziers compte 5 mosquées. La plus grande est la mosquée Ar-Rahma, située dans le quartier de la Devèze. 
 
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