Assassinat de Samuel Paty : Béziers, l'hommage de Robert Ménard en forme de réquisitoire politique et d'appel au combat

C'était lundi midi, à Béziers, lors du rassemblement en hommage à l'enseignant décapité. Le maire de la ville, Robert Ménard aux côtés de son épouse, députée de l'Hérault, a harangué l'assistance pour ne pas accepter la "barbarie". Il a appelé au combat et s'est lancé dans un "J'accuse" cinglant.

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A l'image de certains hommes politiques de droite, dont le discours s'est durci ces derniers jours, après le drame de Conflans-Sainte-Honorine, Robert Ménard s'est lancé dans une charge contre l'obscurantisme, contre "l'aveuglement indigné" des politiciens depuis 40 ans. En fin de discours, il a conclu : "L’heure n’est plus à l’indignation, l’heure est au combat".

Mais quel combat et à quel niveau ?

Robert Ménard est-il toujours ou déjà en campagne ? Pense-t-il aux élections départementales et/ou régionales qui doivent se tenir en 2021. Vise-t-il plus loin... vers le scrutin présidentiel de 2022 ?
La décapitation horrible de cet enseignant et l'effroi de la population ont relancé plusieurs débats. Celui de la laïcité, dont le maire de Béziers omet de parler mais aussi ceux de l'immigration, du statut des réfugiés, des demandeurs d'asile ou encore celui sur l'islam radical.

Et passée l'émotion, la politique reprend vite ses droits.

Outre l'hommage rendu à Samuel Paty, le corps de l'intervention de Robert Ménard était une réplique moderne de la célèbre anaphore "J'accuse" de Zola. Est-ce un constat politique et sociétale d'avant programme ? Une chose est certaine, Robert Ménard voit des renoncements multiples et il dénonce des compromissions actives et passives.

Découvrez des extraits de ce discours accusatoire, où l'ancien pilier et président de Reporters sans frontières, désigne les responsables et coupables.

"Aujourd’hui, ici, j’accuse, oui j’accuse ceux qui, au nom de la tolérance, cèdent et lâchent sur tout : le voile islamique, les activités non-mixtes, les repas de substitution, les mosquées radicales.
J’accuse ceux qui, prétextant le risque de «diviser les Français» - commode alibi pour tous les renoncements -, refusent de prendre les mesures qui s’imposent.
J’accuse ces élites qui se compromettent avec le séparatisme qui infeste les rues de nos villes, les terrasses de nos cafés, les commerces communautaires.
J’accuse ceux des musulmans de France qui excusent les terroristes ou qui refusent de condamner leur barbarie.
J’accuse ces élus collabos qui consentent à sacrifier la France, prêts à toutes les compromissions pour gagner quelques voix lors d’une élection.
J’accuse ceux qui laissent la France devenir un enfer, une terre de décapitation".

Autant d'opprobres qui soulèvent des "OUI" et les applaudissements des personnes présentes sur le parvis du théâtre municipal de Béziers.Et Robert Ménard termine les 12 minutes de discours par 2 suppliques : 
  • J’appelle nos dirigeants à ne rien céder sur la liberté d’expression...
  • J’appelle nos dirigeants à stopper l’immigration de masse, véritable terreau de l’islamisme politique, à déclarer la guerre – la vraie – au salafisme, à expulser la totalité des imams radicaux, à interdire le voile dans l’ensemble de l’espace public.

Cette barbarie ne s'arrêtera pas là et il faut lui déclarer la guerre. Et on ne fait pas la guerre à coups de marches blanches et de pancartes. L’heure n’est plus à l’indignation, l’heure est au combat.

Robert Ménard, maire de Béziers.

Des voix politiques discordantes... "pour une riposte"

Robert Ménard n'est pas le seul à pousser le curseur très à droite. Loin de l'union républicaine et démocratique, d'autres politiques en profitent pour réclamer aussi "la guerre" contre l'islam radical. Contre "Un État dans l’État qui a déclaré la guerre à notre nation, à notre civilisation".
Le porte-parole des Républicains et sénateur de Vendée, Bruneau Retailleau, se positionne sur cette ligne et n'hésite pas à employer un vocabulaire guerrier. "Je suis un responsable public. Et ce qu’attendent les Français de leur République aujourd’hui, ce sont des armes et non des larmes.".

Dans le combat contre l’islamisme, notre place est sur la ligne de front, pas dans les manifestations.

Bruno Retailleau, LR

Cette déclaration expliquait son absence à la manifestation du 18 octobre, place de la république, à Paris.

Robert Ménard ne dit rien d'autre.
"Des années d’horreur, de drames, de larmes. Contre cet enfer, que fait notre pays ? Un carnaval de bougies, de peluches, de fleurs, de dessins, de belles et solennelles déclarations, de chartes de la laïcité et des «valeurs de la République» ânonnées jusqu’à l’étourdissement".

Ce mardi dans les colonnes du quotidien Le Monde, Marine Le Pen tente de se positionner également en chef de guerre contre le terrorisme.
"Puisque le terrorisme est un acte de guerre, il exige une législation de guerre" (...) "il faut réarmer l’Etat, moralement et matériellement".

Mercredi, Toulouse et Montpellier aux couleurs des caricatures de Charlie Hebdo

Pour accompagner l'hommage de la Nation à Samuel Paty qui sera rendu ce mercredi, la présidente de la Région Occitanie a décidé de projeter sur les façades des deux Hôtels de Région à Toulouse et Montpellier, les caricatures de Charlie Hebdo. A voir de 17h à 21h.

Aucune faiblesse, aucune compromission avec les ennemis de la République.

Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie.

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