La suspecte de 18 ans, interpelée samedi 3 avril à Béziers, est toujours entendue par la DGSI à Paris. Les 3 autres membres de sa famille ont été relâchées sans poursuite à ce stade. Les renseignements marocains indiquent avoir averti la France d'un attentat imminent dans une église.
La garde à vue d'une jeune femme, soupçonnée d'avoir voulu commettre une action terroriste d'inspiration jihadiste, était toujours en cours ce mercredi. Les trois femmes de sa famille interpellées avec elle à dans leur appartement du quartier de la Devèze à Béziers ont été relâchées, a-t-on appris de source judiciaire.
La garde à vue de la principale suspecte, âgée de 18 ans, peut se poursuivre jusqu'à jeudi matin, dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, en région parisienne.
Les gardes à vue de sa mère et de deux de ses soeurs ont été levées mercredi matin "sans poursuite à ce stade", a précisé cette même source. Une autre de ses soeurs, mineure, qui était entendue localement, avait été relâchée lundi soir sans poursuite non plus à ce stade.
Alors que la principale suspecte est toujours auditionnée, le Maroc indique que c’est sa DGST (Direction Générale de la Surveillance du Territoire) qui a donné l’alerte dès jeudi dernier. Ses services auraient communiqué aux autorités françaises des informations précises sur une française d’origine marocaine vivant à Béziers, préparant un acte terroriste imminent dans une église.
Des informations rendues publiques mardi 7 avril par la MAP, l‘agence de presse d’État marocaine. Selon ce média, les renseignements concernaient des données personnelles sur la suspecte, ses données d’identité électronique, ainsi que les contours de son projet d’attentat :
« Un projet terroriste suicidaire à l’intérieur du lieu de culte, en plus de cibler les fidèles avec une grande épée pour les tuer et les mutiler. »
Des informations sur la radicalisation de la suspecte
Les services marocains auraient aussi communiqué des indices sur le niveau de radicalisation de la jeune femme de 18 ans. Et son intention de commettre des décapitations inspirées de vidéos "en lien avec des éléments de l'organisation terroriste Daesh".
Selon les médias marocains, ce partage d’informations s’inscrit dans la cadre d’une coopération internationale de lutte contre le terrorisme.
Le Maroc se veut un lanceur d'alerte
Ce n’est pas la première fois. Lors des attentats qui ont ensanglanté Paris en 2015, c’est grâce à un renseignement marocain que l’organisateur présumé, Abdelhamid Abaaoud, a pu être localisé et arrêté.
Selon Emmanuel Dupuy, professeur de Géopolitique à l’université Paris-Sud, le Maroc, confronté depuis des années à la menace terroriste, a créé des outils d’anticipation et de captation de « signaux faibles. Cela lui permet de jouer les lanceurs d’alerte au-delà de la Méditerranée.
En France, le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête préliminaire et prolongé la garde à vue de la jeune biterroise jusqu’à ce mercredi soir. A cette heure, le PNAT n’a pas confirmé le rôle joué par le Maroc dans cette opération menée dans la nuit de samedi à dimanche dans le quartier de la Devèze à Béziers.