Le 28 mai, les Centres d'information et d'éducation (CIO) de l'Hérault ont appris la baisse brutale de leur budget de fonctionnement. Les psychologues de l'Éducation nationale ne sont plus en mesure de se déplacer dans les établissements pour accompagner les élèves dans le besoin. Les enseignants tirent la sonnette d'alarme sur une situation jugée alarmante.
"Absolument rien n'a changé". Voilà le constat amer dressé par Delphine Rassat, PsyEN (psychologue de l'Éducation nationale) au CIO de Béziers. La psychologue s'était pourtant mobilisée devant le rectorat de l'Hérault, avec plusieurs dizaines de ses collègues au début du mois de juin. Le budget annuel de leur centre venait d'être baissé de 51 %, passant de 5 000 euros à 2 450 euros. Une baisse décidée par le ministère et actée par le rectorat de Montpellier.
Aujourd'hui, c'est au tour des enseignants de se faire entendre dans ce dossier. Eux aussi s'estiment lésés et s'inquiètent pour leurs élèves.
Injuste et injustifiable
Fin mai, la cité scolaire Ferdinand Fabre de Bédarieux reçoit ce courrier du CIO de Béziers : "Je suis au regret de vous annoncer que [...] les psychologues de l'Éducation nationale ne seront plus en mesure de se déplacer dans l'ensemble des établissements à partir du 1er juin."
"On bénéficiait de deux passages par mois des PsyEN dans notre établissement. Aujourd'hui, c'est fini", déplore Aurélien Brunetti, enseignant à Bédarieux.
Les PsyEN, qui assurent un suivi psychologique des élèves et un rôle de conseiller d'orientation, n'ont tout simplement plus les moyens financiers de se rendre en écoles, collèges et lycées. Ils se retrouvent contraints de travailler depuis leur bureau. "C'est simple, les familles qui ont besoin de ce suivi doivent aller par leurs propres moyens jusqu'à Béziers. Il est clair que pour les zones excentrées, certaines familles n'ont ni le temps ni les moyens. Cela creuse encore davantage les inégalités de traitement", s'indigne l'enseignant, qui a décidé de publier un communiqué de concert avec ses collègues.
Certaines familles n'ont ni le temps ni les moyens. Cela creuse encore les inégalités de traitement.
Aurélien Brunetti, enseignant à Bédarieux
Après les résultats de Parcoursup pour les terminales, la cité scolaire de Bédarieux - qui compte également un collège - connaîtra mercredi 26 mai l'affectation en lycée des élèves de troisième. "Certains élèves n'auront pas la filière demandée, d'autres seront peut-être contraints de redoubler. Sur ces moments-là, l'expertise en orientation des PsyEN est nécessaire pour nous. Mais on se retrouve cette année abandonné à cause des décisions du ministère. C'est injuste et injustifiable pour les élèves", continue l'enseignant.
Comme leurs collègues psychologues au début du mois, les enseignants disent avoir demandé une audience avec le rectorat pour discuter de leurs revendications.