La Société Protectrice des Animaux avait assigné en justice pour "actes de cruauté" le torero Sébastien Castella, la ville de Béziers et Robert Margé, responsable de spectacles taurins. Le tribunal correctionnel de Béziers l'a déboutée de ses demandes.
La Société Protectrice des Animaux nationale citait à comparaître pour "sévices graves et actes de cruauté envers un animal en 2019" le torero Sébastien Castella en tant qu’auteur principal, la Ville de Béziers, son maire Robert Ménard, ainsi que le directeur des Arènes Robert Margé en tant que complices.
L'audience a eu lieu le 24 mars dernier. Ce mercredi après-midi, le tribunal correctionnel de Béziers a rendu sa décision : la SPA a été déboutée de ses demandes et les prévenus ont été relaxés.
"Nous continuerons jusqu'à l'abolition de cette loi"
"Nous ne sommes pas surpris de cette décision", déclare Sophie Maffre-Baugé, présidente du Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida (Colbac). Ce comité soutient la démarche de la SPA nationale au niveau local. Lors de l'audience, ses membres avaient organisé un rassemblement devant le tribunal, face au groupe des aficionados de corrida.
"Nous savions que notre plainte se heurterait au code pénal", poursuit la militante. Le code pénal établit en effet ceci : d'une part, "le fait d'exercer des sévices graves (...) ou de commettre un acte de cruauté envers un animal (...) est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende." C'est sur cet aspect que se fondait la démarche juridique de la SPA envers Sébastien Castella, la ville de Béziers et le directeur des Arènes Robert Margé.
D'autre part, le code pénal "exclut l'application de ces dispositions aux courses de taureaux", pour les cas "où une tradition locale ininterrompue peut être invoquée." C'est justement le cas à Béziers. Par cette action en justice, la SPA essaye donc surtout d'interpeller les parlementaires, afin que la loi elle-même soit modifiée.
Ce n'est pas vraiment une défaite. Notre objectif est de mettre en lumière l'incohérence de la loi sur la corrida. Un taureau souffre autant à Béziers qu'à Paris ou Lyon. La tradition n'empêche pas la douleur de l'animal.
Les aficionados de corrida satisfaits
"Nous avons entendu des grands cris de joie des aficionados de loin", décrit Sophie Maffre-Baugé. Cette décision de justice reconnaît en effet la légalité de la corrida sur le territoire biterrois. Sur leur page Facebook, les Arènes de Béziers se sont réjouies de cette décision.
"C'est une grande victoire pour la tauromachie biterroise. C'est une tradition locale ininterrompue à Béziers depuis le XIXe siècle et c'est ce que vient de rappeler la justice", a réagi Robert Ménard. Le maire de Béziers, présent à l'audience le 24 mars, a tenu à dire sa satisfaction suite au délibéré de ce mercredi.
Si je peux comprendre qu'on n’aime pas la corrida, je me battrai toujours pour la défendre. Elle fait partie de notre culture, de notre histoire, de nos traditions, de ce sud que nous aimons. Pour toutes ces raisons j’y suis profondément attaché.
La ville de Bayonne avait fait l’objet d’une assignation similaire au tribunal par la SPA. En novembre 2020, Elle avait également gagné son procès.