Le corps retrouvé sous une dalle de béton à Bédarieux est bien celui d'Aurélie Vaquier, disparue depuis le 28 janvier. Son compagnon qui nie les faits, a été placé en détention provisoire pour meurtre aggravé.
Le corps découvert sous une dalle de béton dans son appartement à Bédarieux est bien celui d'Aurélie Vaquier, a indiqué Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers, lors d'une conférence de presse organisée vendredi après-midi. "L'autopsie a révélé plusieurs tatouages dont l'un avec le nom de son ancien chat, un autre dans le cou. Il y avait également un piercing et l'examen dentaire correspond parfaitement au dossier détenu par son dentiste."
Il n'y a pas de lésion visible
Les deux médecins légistes de l'institut médico-légal de Montpellier n'ont pu déterminer avec certitude les causes de la mort. "Il n'y a pas de lésion visible. Quand à la date de la mort, elle serait compatible avec la date de la disparition d'Aurélie Vaquier, le 28 janvier".
Sarcophage en béton
Le corps d'Aurélie Vaquier a été retrouvé mercredi dans son appartement sous une dalle de béton. "Dans un local, il y avait une petite estrade en bois et en pierre sur du parquet flottant. En dessous, les enquêteurs ont découvert une sorte de sarcophage en béton. Lorsqu'ils l'ont percé, les chiens spécialisés ont fortement réagi."
Son compagnon a alors été placé en garde à vue pendant 48 heures durant lesquelles il a indiqué qu'il n'était pour rien dans le décès et la dissimulation du corps de cette femme. "Selon lui, quelqu'un aurait tué Aurélie Vaquier et aurait dissimulé le corps dans l'appartement."
Selon lui, quelqu'un aurait tué Aurélie Vaquier et aurait dissimulé le corps dans l'appartement
Samire L., âgé de 39 ans, est mariée avec une autre femme et en procédure de divorce à Bourg-en-Bresse et il a deux enfants. "Il a trois condamnations à son casier judiciaire pour infraction militaire à Marseille en 2007, puis en 2017 et 2019 pour des délits routiers et des vols en Suisse mais donc aucune condamnation pour violence", indique Raphaël Balland.
Passible de la réclusion criminelle à perpétuité
Le compagnon d'Aurélie Vaquier a été présenté à la juge d'instruction qui l'a mis en examen pour meurtre aggravé. La circonstance aggravante étant le lien de concubinage entre le mis en examen et la victime. Il s’agit d’un crime dont l’auteur encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le juge des libertés et de la détention l'a placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.
Elle disparait le 28 janvier
Aurélie Vaquier, 38 ans, s’était installée à Bédarieux fin novembre 2020 avec son compagnon, dans le but de développer son entreprise de savons bio. Elle faisait des marchés dans la commune et les environs pour vendre également des bijoux ésotériques.
Elle n’avait plus donné signe de vie depuis le 28 janvier 2021 et aurait quitté le domicile conjugal sans aucun moyen de paiement ou de locomotion, avec uniquement son téléphone portable et quelques vêtements. Mais ce n'est que le 23 février, soit presqu'un mois plus tard, que la gendarmerie était informée par son compagnon de sa disparition inquiétante.
Le compagnon, Samire L., qui avait rencontré Aurélie l'été dernier, vivait toujours dans le domicile où le cadavre a été retrouvé sous une dalle.
Pas que l'affaire de la justice
Le procureur de la République a indiqué que la procédure allait se poursuivre de longs mois "mais ces violences faites aux femmes, ce n'est pas que l'affaire de la justice". Et Raphaël Balland d'expliquer: "Au tribunal correctionnel de Béziers, nous avons fait une étude sur deux ans sur ce type de violence. Dans 86 % des cas, les auteurs étaient sous l'emprise soit de l'alcool, soit des stupéfiants, soit des deux. Cette lutte concerne toute la société."