"Elle va mourir et c'est tant mieux" : à Béziers, terre de corrida, le député Aymeric Caron promet une nouvelle proposition de loi

Alors que la feria de Béziers bat son plein et que le public est au-rendez-vous, une manifestation anticorrida s'est déroulée dans le centre de la ville de l'Hérault dimanche. Dans ses rangs, Aymeric Caron, député LFI, dit travailler à une nouvelle proposition de loi pour interdire la corrida.

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Ils étaient entre 150 et 200 ce dimanche 13 août 2023 dans les rues de Béziers. Des manifestants anticorrida, remontés contre cette tradition, point d'orgue de la feria de Béziers. L'appel à se réunir et à protester avait été lancé par l'association Colbac, Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida.

Les anticorrida s'étaient donc donné rendez-vous à partir de 15h avant d'entamer leur marche une heure plus tard, sous escorte policière. Car feria oblige, la ville héraultaise est largement acquise à la tauromachie. Les slogans "torture", "tu ne tueras point", "Oui à la fête, non à la corrida" ont provoqué quelques tensions avec les amateurs de la tradition qui peuplent la ville ces jours-ci.

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Les pourfendeurs de la corrida s'étaient donné rendez-vous à Béziers, dimanche 13 août 2023. ©S. Banus : F3 Occitanie

Une exception dans la loi

Parmi les manifestants ce dimanche, Aymeric Caron. L'an dernier, le député LFI de Paris avait tenté de faire modifier le Code pénal qui punit la maltraitance animale mais épargne les corridas. En novembre 2022, il avait fini par retirer sa proposition de loi alors qu'elle faisait face à une forte obstruction et un grand nombre d'amendements. À Béziers aujourd'hui, l'élu de Paris a rappelé qu'il n'avait pas baissé les bras.

"Ce n’est pas parce que la proposition de loi que j’ai déposée l’an dernier et qu’on a essayé de défendre dans la niche parlementaire n’a pas pu aller au bout en novembre dernier qu’on laisse tomber, pas du tout !", a martelé Aymeric Caron qui affirme qu'il va ramener le sujet au cœur d'une autre arène, celle de l'Assemblée nationale. Il travaille depuis plusieurs mois à une proposition de loi transpartisane "qui dépasserait le cadre strict de La France Insoumise avec des députés issus de tous les groupes de l’Assemblée."

Les Français aujourd’hui réclament que nous, les députés, mettions fin à une exception dans la loi. Puisque la corrida est déjà interdite en réalité sur 95% du territoire, c’est juste une exception qui permet que certaines municipalités organisent ce genre d’événements.

Aymeric Caron, député LFI de Paris

"C’est important pour moi aujourd’hui de marquer tout mon soutien à cette mobilisation et dire aux Françaises et aux Français que la corrida sera abolie, que le combat continue", a expliqué le parlementaire à Sébastien Banus et Thomas Imbert qui ont couvert la manifestation pour France 3 Occitanie.

Le triomphe des toreros

En attendant, la feria de Béziers a retrouvé des couleurs cette année, la corrida aussi. Samedi, 10 000 spectateurs se sont amassés dans les arènes, désertées ces dernières années, pour célébrer le meilleur torero français de tous les temps. Le retraité Sébastien Castella a retrouvé son toreo, chez lui, sur ses terres biterroises. La première corrida de la feria a rencontré un franc succès.

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Les pourfendeurs de la corrida n'ont pas empêché le retour tres attendu de Sébastien Castella. Samedi, l'enfant du pays a retrouvé "ses" arènes. ©S. Banus / T. Imbert / F3 Occitanie

Plus généralement, le public est de retour dans les arènes françaises. La fréquentation des corridas est en hausse de 20 % par rapport à 2019, avant Covid, selon l’Union des villes taurines de France. Alors l'opposition virulente du député Caron et d'autres aurait-elle redonné, à certains, goût à la tradition ? "C'est ridicule", répond le Parisien qui ne croit pas aux chiffres avancés par l'UVTF. "La corrida va de plus en plus mal et tant mieux, on s'en réjouit ! Elle va mourir, elle va disparaître."

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