Des déchets s'amoncellent depuis dix ans dans une pinède à l'entrée de la commune d'Ouveillan, dans l'Aude. Désabusé, le maire a de nouveau porté plainte. Mais difficile de lutter contre les pollueurs s'ils ne sont pas surpris sur le fait par les forces de l'ordre.
La première plainte déposée par la mairie d'Ouveillan pour insalubrité et abandon de biens remonte à 2014. Dix ans, donc, que le domaine de Bonneterre se transforme en une véritable décharge à ciel ouvert.
Déchets ménagers et automobiles, canapés, fibrociment... La situation n'a jamais été aussi critique qu'en ce moment, à l'entrée de cette commune de 2 200 habitants. En témoignent ces clichés pris par France 3 Occitanie, mardi 6 février.
"Tant d'incivilités"
"Ce me prend aux tripes", souffle le maire Jean-Antoine Villégas. "J'ai connu ce bois enfant. J'y ai joué ici avec mes frères et mes amis".
Ca me révolte. Je ne sais pas comment protéger la nature face à tant d'incivilités.
Jean-Antoine Villégas, maire d'Ouveillan
Régulièrement, les agents communaux ainsi que des chasseurs attachés à leur bois s'emploient à nettoyer ce qu'ils peuvent de la pinède. Mais "les contrevenants salissent plus vite que ce qu'on peut ramasser", regrette encore l'élu au micro de Jordan Lasserre.
Fibrociment en décomposition
Normalement traités dans des centres de déchets spécialisés, des toiles de taule jonchent la terre du domaine. La municipalité s'inquiète de la décomposition de ce fibrociment dans l'environnement, près du sentier communal où certains habitants viennent encore courir ou se balader en famille.
Les déchets sont-ils abandonnés par des entreprises du bâtiment ? Des particuliers ? "Tant qu'on n'a pas attrapé des gens sur le fait, il devient difficile de se positionner", reconnait le maire d'Ouveillan.
Les agents communaux se rendent régulièrement sur les lieux mais ils ne peuvent que remonter des signalements. Seule habilitée pour arrêter des contrevenants, la gendarmerie de Vinassan s'est de son côté engagée à mutliplier les patrouilles. La peine encourue pour ce type d'infraction : deux ans de prison et 75 000 euros d’amende.