En 2014, une violente crue avait entraîné la mort de quatre personnes dans le camping municipal de Lamalou-les-bains (Hérault). Après le procès déroulé du 30 mars au 1er avril dernier, les deux ex-maires écopent d'un an de prison avec sursis pour imprudence et négligence.
Devant le tribunal correctionnel de Béziers, ce vendredi 27 mai, le délibéré est tombé pour les ex-maires de Lamalou-les-Bains jugés pour homicide et blessures involontaires.
La justice leur reproche de ne pas avoir appliqué les mesures du plan communal de sauvegarde pour préserver le camping local. Ce camping, qui dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014, a connu un drame. Quatre personnes, un couple, une mère et sa fille ont perdu la vie dans l'importante crue du Bitoulet.
Le camping, installé en 1982, avait été classé en zone inondable dès 1989.
La justice avait requis 18 mois de prison pour Philippe Taillant et deux ans avec sursis pour Marcel Roques. Les peine ont été ramenées à un an de prison avec sursis et 1800 euros d'amende chacun.
Condamnés pour imprudence et négligence
Philippe Tailland, le maire de l’époque et son prédécesseur Marcel Roques (maire de 1989 à 2014), ont été déclarés coupables pour des délits non-intentionnels. La justice a reconnu le cas de force majeure des inondations mais a caractérisé l'action des édiles d'imprudente et de négligente.
Dans ce qui m'est reproché, il n'y a, à mon sens, aucun lien de causalité avec les problèmes qui ont suivi et qui ont été très graves.
Michel Roques, ex-maire de Lamalou-les-Bains
Il est reproché spécialement à Phillippe Tailland de ne pas avoir évacué le site face aux crues. Plus généralement, la règlementation du camping ne semble pas avoir été respectée aux yeux de la justice.
Pour Maître Josy-Jean Bousquet, avocat de Philippe Tailland la condamnation étonne : "Ils étaient persuadés de leur bonne foi dans leur action ce soir-là, particulièrement monsieur Tailland. Donc je pense qu'il est choqué par la condamnation mais il faut faire la part des choses et vérifier tranquillement et en silence ce qu'il en est de ce dossier."
Les élus ont une dizaine de jours pour prendre leur décision quant à un éventuel jugement en appel.