Jusqu'à la fin de l'année, la sous-préfecture de l'Hérault célèbre le résistant, celui qui fut à l'origine du Conseil National de la Résistance, mais aussi l'artiste. Et c'est cette part-là, celle du dessinateur, qu'une exposition propose de découvrir.
C'est un petit musée secret avec un joli jardin. Secret comme l'artiste qui y est présenté. Dans une salle rouge vif, 52 dessins d'un certain Romanin alias Jean Moulin sont exposés.
Romanin, son nom d'artiste
Des dessins réalisés dans l'entre-deux-guerres par celui qui n'était pas encore le chef de la résistance. "Ce n'était pas la connaissance que j'avais de lui. Je ne l'ai su que bien après. Je ne connaissais Jean Moulin que par 'Max' ", confie un visiteur.
C'est sa sœur, Laure, qui fera don des dessins à la ville de Béziers en 1975. Caricaturiste, observateur avisé de la société, Jean Moulin dessine depuis son adolescence.
Pour le journal "La baïonnette", il signe de son nom ses premiers dessins. Mais en devenant haut-fonctionnaire, il doit prendre un pseudonyme. Et ce sera Romanin.
"C'est cette idée de montrer cette autre facette moins connue de Jean Moulin, donc celle d'un dessinateur vraiment accompli et qui s'est confronté à tous les styles, tous les supports, toutes les techniques. Et qui sait dépeindre en deux ou trois coups de crayons, la société qui l'entoure dans toute sa diversité, et ses travers, petits ou grands", explique Roxelane Cicekli, responsable de collections.
Une année de commémoration
Ses dessins évoquent des personnages, des scènes de vie parisienne. Jean Moulin croque d'un trait alerte ses sujets avec tendresse, sans jamais blesser. Cette exposition est la première étape d'une année particulière à Béziers.
"Cela fait 80 ans que le Conseil National de la Résistance a été crée par Jean Moulin, donc nous allons commémorer cette date sur toute la ville de Béziers", assure Elisabeth Pissaro, adjointe chargée des affaires culturelles à la mairie de la ville.
Les œuvres choisies de Jean Moulin sont à découvrir jusqu'à à la fin août au musée Gustave Fayet à Béziers.
Ecrit avec Laurent Beaumel.