Le commissariat de Béziers dans l'Hérault accueille désormais un chien d'assistance judiciaire. Ce labrador de deux ans, nommé Ragnar, va accompagner les victimes, notamment les enfants. Sa mission : les aider à parler des violences qu'ils subissent.
Il n’en a pas l’air, mais en débarquant au commissariat de Béziers ce jour-là, Ragnar arrive en fait sur son lieu de travail. C'est la première fois que la police nationale fait appel à un chien d'assistance judiciaire.
Rassurer et libérer la parole
Ragnar appartient à l'association "Handi Chien". Philippe, son maitre, a été formé tout comme l’animal. "Ca fait main un mois qu’il est avec moi, explique Philippe, un ancien policier. J’ai passé une formation avec l'association Handi Chien, pendant une semaine à Colmar, où j’ai appris à conduire Ragnar."
Le chien agit comme un anti-stress pour libérer la parole et en particulier celle des enfants. La présence de l'animal permet de diminuer le rythme cardiaque et le stress des personnes, notamment des jeunes enfants. Alexandra, enquêtrice au groupe de protection de la famille du commissariat de Béziers : "C’est difficile de venir dans un commissariat avec que des adultes qu’on ne connait pas et qui posent des questions et qui sont de l’ordre de l’intime. Que ce soit pour des violences intrafamiliales ou des violences sexuelles."
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Un chien dans chaque département
Le temps de travail de Ragnar ne peut excéder six heures par jour. Sa présence ne se fait qu'avec l'accord des victimes. "C’est un dispositif tourné vers les victimes. Le but, c’est de faciliter le travail d’enquête et d’amener à la manifestation de la vérité."
Le chien d'assistance judiciaire avait fait son apparition dans certains procès comme récemment celui de Millas. "C’est un dispositif encore récent en France, contrairement aux États-Unis où il y en a à peu près 250, précise Joséphine Cesbron, directrice de France Victimes 34. Mais on va y venir avec l’annonce du Garde des Sceaux qui souhaite que ça soit un dispositif déployé dans tous les départements."
L'association France Victimes et les policiers de Béziers comptent beaucoup sur l'aide de Ragnar. Aux États-Unis, la présence des chiens d'assistance judiciaire aiderait, selon une enquête, à la libération de la parole dans 82% des cas. Quand le chien est absent, ce résultat tombe à 34%.
