Dix ans que Robert Ménard attendait cela. L'uniforme obligatoire à l'école est une réalité depuis ce lundi pour 732 élèves de Béziers. Quatre écoles publiques se sont portées volontaires pour cette expérimentation nationale. Les familles semblent ravies, les enseignants sont plus circonspects.
Pas de casse-tête vestimentaire, ce lundi matin, pour habiller les enfants des écoles La Chevalière, Riquet-Renan, Roland et Mairan à Béziers dans l'Hérault.
Ils sont les premiers écoliers de métropole à expérimenter cette tenue unique depuis que le gouvernement a lancé ce test grandeur nature. Et pour son lancement, Béziers a vu les choses en grand.
🎓🏫 Lancement ce matin de l'expérimentation de la tenue unique à l’école dans la ville de #Béziers #Hérault
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) February 26, 2024
👉 1ère ville de l’hexagone à tester le dispositif dans 4 écoles élémentaires (Mairan ; Roland ; La Chevalière ; Riquet-Renan). 732 élèves sont concernés au total.… pic.twitter.com/C5H0QJ2x0u
Uniformisation ou égalité ?
Pour le maire, il s'agit de tester la cohérence, l'atmosphère de travail et le sentiment d'appartenance des élèves. Le but étant la cohésion et la sérénité.
L'école a besoin de symboles forts dont l'uniforme fait partie.
Robert Ménard, maire de Béziers
"Le choix d'instaurer des uniformes dans les écoles participe à la lutte contre le communautarisme et le harcèlement scolaire. En uniformisant l'apparence des élèves et en atténuant les distinctions sociales, Béziers espère renforcer l'égalité", explique la municipalité.
Pour Aya, huit ans, en jupe-short, collant bleu et polo gris, "l'uniforme c'est cool !".
Je pense que c'est cool de porter un uniforme parce qu'on est tous pareils. Ça évite que l'on se moque des habits des autres.
Aya, élève à l'école la Chevalière de Béziers
Même son de cloche chez les parents.
Samir explique : "ça évite la discrimination, les affaires de marque... Comme cela, il n’y a pas de jaloux".
En revanche, pour le syndicat SE-Unsa, il s'agit d'une "réponse de façade à un problème de fond", qui "ne permettra en rien de résoudre les difficultés et les échecs des élèves" ni d'aider les enseignants de Béziers", selon un communiqué.
L'expérimentation sera suivie de près par des laboratoires indépendants qui en évalueront l'impact sur les élèves et les résultats scolaires.
L'évaluation sera nécessaire pour savoir si cette expérimentation est utile. On n'attend pas tout de cela, l'impact sur la pédagogie et la réussite des élèves, nous avons bien d'autres leviers et d'autres moyens à notre disposition.
Sophie Béjean, rectrice de l'académie de Montpellier
Un kit uniforme gratuit pour les familles
Un blazer, deux polos, un pantalon ainsi qu'un bermuda ou une jupe-short. C'est la tenue type, confectionnée localement et distribuée il y a quelques semaines aux élèves. Son coût, 200 euros par écoliers, pris en charge par la municipalité et l'Etat. Les parents ont aussi la possibilité d'acheter un kit supplémentaire.
À la surprise de la communauté éducative, les enfants ont choisi une tenue des plus conventionnelles tenant à ce que le logo de leur établissement soit imprimé sur leur veste.
Un coup médiatique pour Béziers ?
Le maire DVD de Béziers qui milite depuis 2014 pour l'uniforme à l'école a sauté sur l'occasion offerte par le gouvernement pour être candidat à l'expérimentation.
Une publicité nationale pour Robert Ménard et pour la ville de Béziers. Ce lundi 26 février 2024, pour la rentrée de l'école La Chevalière, il y avait presque plus de journalistes dans la cour que d'élèves en uniforme.
Des écoles de Pérols et La Grand-Motte se sont également portées volontaires dans l'Hérault pour expérimenter la tenue unique dès la rentrée de septembre 2024.
Le président Emmanuel Macron, qui est favorable à l'uniforme à l'école, envisage de généraliser la "tenue unique" en 2026, si les résultats des expérimentations dans 90 établissements en France sont concluants.