Dans le cadre d'une expérimentation nationale, l'uniforme fera sa rentrée dans quatre écoles élémentaires de Béziers après les vacances de février. Ce jeudi 15 février, les enfants sont venus essayer la tenue qu'ils ont choisie ensemble. Accompagnés par des parents plutôt satisfaits.
"Fini, les concours de beauté", se réjouit une maman d'élève au Palais des congrès de Béziers. Sa fille est venue essayer un uniforme, celui qu'elle portera tous les jours à l'école, dès le 26 février, comme 718 autres élèves de la ville.
Un blazer, deux polos, un pantalon ainsi qu'un bermuda ou une jupe-short. À la surprise de la communauté éducative, les enfants ont choisi une tenue des plus conventionnelles, tenant à ce que le logo de leur établissement soit imprimé sur leur veste.
L'uniforme à l'école : "Pas sûr que ce soit une solution miracle mais elle mérite d'être testée, lancer une expérimentation assez vite"@GabrielAttal dans #RTLMatin avec @amandine_begot pic.twitter.com/qTky9SAJ6w
— RTL France (@RTLFrance) September 4, 2023
Béziers était la première ville candidate à l'expérimentation nationale sur l'uniforme, annoncée par Gabriel Attal -alors ministre de l'Education-, sur Franceinfo au début du mois de décembre.
Sur les six écoles pour l'instant retenues en Occitanie, quatre se trouvent dans la commune de Robert Ménard, qui vante les bienfaits de l'uniforme depuis son élection, en 2014.
Une tenue financée par les institutions
"Je n'ai pas la naïveté de penser que ça va régler tous les problèmes", nuance le maire, réputé proche de l'extrême droite, au micro de France 3 Occitanie. "Mais j'espère que ça apportera une petite réponse à un certain nombre de gros problèmes".
Baisse des moqueries, du harcèlement scolaire, fin du règne des marques... Interrogés au Palais des congrès, les parents d'élève semblaient tous d'accord pour dire que l'uniforme gomme les différences entre élèves, du moins celles que les vêtements installaient jusqu'ici.
"On ne saura plus dire d'où ils viennent, s'ils sont riches, ou pauvres", pense encore une autre maman d'élève proche des cabines d'essayage.
D'autant que la tenue est offerte aux familles. Son coût, 200 euros, sera financé à moitié par l'Etat, à moitié par la ville. Si le port de l'uniforme venait à se généraliser dans toutes les écoles de France, il n'est cependant pas encore garanti qu'il serait toujours financé par les institutions à ce stade.
Une question politisée
Certains parents comptent aussi sur la tenue unique pour enseigner une forme de discipline à leurs enfants. "Ça fait joli à la sortie de l'école. Comme une légion d'enfants, bien unifiée, bien solide", imagine ce parent d'élève, apparemment nostalgique du temps où "on avait des blouses à l'école et on ne se plaignait pas".
"Parfois, on bavarde alors qu'on ne devrait pas. La maîtresse a dit qu'avec les uniformes, on allait comprendre qu'on est des élèves en classe", illustre encore une enfant au micro de France 3 Occitanie.
Robert Ménard pense enfin que l'uniforme participe d'un "sentiment d'appartenance à une communauté". Le maire ne se dit pour autant sûr de rien. "C'est ça qui est bien, avec l'expérimentation. Si ça ne marche pas, on arrêtera", explique encore l'élu, qui regrette qu'en France, la question de l'uniforme soit toujours politisée et attribuée à des idées de droite.