Coronavirus : les commandes de masques en tissu explosent pour les "nounous masquées" de Saint-André-de-Sangonis

300 masques à coudre pour la communauté de communes de la Vallée de l'Hérault. Depuis que les masques "maison" sont conseillés contre le COVID 19, les assistantes maternelles de Saint-André ne chôment pas. Elles en ont déjà fourni à la prison de Villeneuve-les-Maguelone et l'IME du village.

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L'Académie de médecine préconise depuis quelques jours le port du masque pour tous. Les nounous de Saint-André-de-Sangonis n'ont pas attendu ces conseils pour se mettre à l'ouvrage. Elles ont commencé à coudre dès le début du confinement. Faute d'enfants à garder, les assistantes maternelles de Saint-André se sont mises à confectionner des masques en tissu. Au départ, elles l'ont fait pour leurs proches, puis pour un cercle plus large d'amis non confinés et maintenant ce sont les collectivités locales qui demandent leur aide. Les "nounous masquées" de Saint-André-de-Sangonis se sont organisées : bien que totalement bénévoles, ces couturières occasionnelles sont productives.Toutes ensemble mais chacune chez soi, confinement oblige.

 

Des commandes de plus en plus nombreuses


La dernière en date a été passée jeudi dernier par la Communauté de communes de la Vallée de l'Hérault. 300 masques en tissu destinés à tous ceux qui continuent à affronter l'extérieur pour administrer et entretenir les différentes communes et servir leurs habitants. Les 8 assistantes maternelles investies dans l'atelier couture ont mis les bouchées doubles. En début de semaine, 150 masques sont dors et déjà prêts à livrer. A fleurs, à carreaux ou unis. De toutes les couleurs. Seul critère impératif : un tissu serré pour mieux faire barrage au virus.
 

Des masques offerts à un Ephad...
 

Dès le début du confinement, les masques en tissu confectionnés par les nounous reconverties en couturières sont partis comme des petits pains. les 20 premiers sont partis pour un Ehpad près de Béziers. Puis c'est l'Institut médico-éducatif de Saint-André qui en a réclamé 77 pour le personnel soignant qui suit ses patients confinés à domicile. Ces masques en tissu ne remplacent pas ceux homologués pour traiter d'éventuels malades du coronavirus. Ils sont portés plus généralement pendant les journées de travail de toute personne au contact (à plus d'un mètre!) avec d'autres personnes. 
 

A la prison...


Toujours par connaissances interposées, ce sont ensuite les gardiens de prison de Villeneuve-les-Maguelone qui passent commande d'une quinzaine de masques. Les assistantes maternelles enchaînent avec une dizaine de masques pour la police nationale. Elles fournissent dans la foulée une dizaine d'autres masques aux aides à domicile de Saint-André-de-Sangonis.

 

Et aux commerçants et livreurs du secteur
 

Les commerçants non confinés de Saint-André sont les premiers à se voir offrir un masque en tissu, puis ce sont les marchands ambulants qui continuent à vendre leurs produits frais (le grand marché du vendredi est interdit mais celui plus modeste du mardi est toujours toléré) qui sont équipés par les nounous. Une quinzaine de masques au total.
Ajouter à cela 20 masques pour la moyenne surface du village, et surtout 100 masques pour l'entrepôt logistique d'une grande enseigne dans le Clermontais.
 

Une organisation bien rodée


D'abord il y a les couturières. Nathalie, qui a lancé l'idée, bientôt suivie d'Angélique qui coud avec sa mère Lydia et enfin Marie-Christine.  Et pour fabriquer des masques fiables, elles suivent un tuto du CHU de Grenoble.


Mais les quatre couturières victimes de leur succès sont bientôt débordées par les commandes. Pas d'autre couturière volontaire en vue alors elles "recrutent" 3 coupeuses parmi les autres assistantes maternelles de Saint-André.
 


Grâce aux gabarits mis au point par Nathalie, Véronique, Laetitia et Faby taillent le tissu et font gagner un temps précieux aux assembleuses. Et pour lier l'équipe sans contact direct, c'est une 8ème nounou, Séverine, qui fait la livreuse. Elle apporte les stocks de tissu à découper aux unes, les pièces à assembler aux autres et s'occupe de la livraison des masques terminés.


Au total, 8 femmes qui bossent bien plus qu'un temps plein ( y compris le week-end!) et totalement gratuitement. 


De la ficelle de vigne en guise d'élastiques

 

Leur seule demande : de l'aide pour trouver la matière première. Le tissu mais aussi et surtout les élastiques, qui deviennent une denrée rare. C'est une dame de Gignac qui vient de leur fournir une solution de substitution: " Elle accroche ses tomates avec des liens appelés ficelle de vigne", explique Nathalie.
 

En fait ce sont de longs morceaux de tissu style tee-shirts qui sont relativement élastiques, ça marche plutôt bien même si c'est plus long de nouer le masque. Comme ça, on risque moins de le mettre et le retirer à tout bout de champ.
 

 

Pour aider les nounous masquées, contactez l'association Amstramgram à Saint-André sur sa page facebook ou sur son mail : amstramgram34725@gmail.com.
 

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