Comment se protéger de l’épidémie dans les maisons de retraite avec une concentration de personnes à risques ? Certains personnels ont choisi de se confiner avec les résidents. D'autres continuent à aller et venir mais avec d'infinies précautions. Reportage à l'Ehpad de Ganges, dans l'Hérault.
C'est l'heure de la promenade pour Gilberte, Francine et Claude, accompagnés de leur animatrice. Un rayon de soleil passe, il faut en profiter !
La vieille bâtisse dominicaine située au dessus de la ville de Ganges dans l'arrière pays héraultais abrite 42 pensionnaires et le personnel soignant. Depuis 15 jours, les résidents sont confinés et ne reçoivent plus aucune visite.
Pour le moment ça va. On a mis en place des communications avec le téléphone ou des petites vidéos pour joindre les familles. Et les résidents ne sont pas confinés dans leur chambre, tous les espaces sont accessibles" Martine Menard, directrice.
En 2018, le personnel de cet Ehpad tirait la sonnette d'alarme sur le manque de personnel, les salaires. Y-a-t-il eu un changement depuis ?
Non, non non, rien n'a changé" soupire Delphine, animatrice à l'Ehpad de Ganges. "On a toujours aussi peu de moyens et de personnels. Notre coup de gueule de l'époque n'a pas été entendu.
La vieillesse, ça fait peur. Alors du coup on oublie les personnes âgées... On oublie les personnels... Il n'y a aucune reconnaissance" déplore la directrice.
La semaine dernière, l'agence régionale de santé Occitanie a promis des masques. Mais toujours rien. A l'intérieur de l'établissement, tout le monde est aux petits soins. Les soignants et les agents de service hospitalier donnent leur meilleur.
Malgré le confinement, on essaye de ne rien changer.
Cet après-midi là était presque printanier pour Gilberte, Francine, Claude et tous les autres. Avec Delphine l'animatrice, on les a entendu rire, parler du temps qui passe comme si de rien n'était...