En ce premier jour de déconfinement, les professionnels de santé restent dans l'expectative. Ils y sont favorables mais appellent le grand public à la vigilance et au respect des gestes barrières. Exemple dans le département de l'Hérault.
Un brin provocateur, Patrick Triaire résume bien son quotidien de directeur du CHU de Lodève. "Dans l'établissement, nous sommes toujours en alerte maximale. Même si, depuis quelques jours, les personnes âgées peuvent recevoir des visites dans un cadre très stricte, ici, tout le monde reste vigilant". Une vigilance qu'il souhaite voir appliquer par tous. "Il faut être plus prudent que pendant le confinement. On voit d'ailleurs des foyers de reprise ici et là. Les gestes barrières doivent donc devenir des gestes citoyens", conclut le patron du CHU lodévois.Ce lundi 11 mai est un jour comme un autre.
C'est le moment de prendre les bonnes habitudes
Même appel à la prudence chez les infirmiers. Et si, du côté du CHU de Montpellier, certains estiment manquer du recul nécessaire, ici, on approuve le déconfinement. "On se dit entre nous, que cela va apprendre aux gens à se laver les mains et respecter les distances entre chacun, témoigne Marc Mezyndi, de la Coordination nationale infirmière. La crainte, évidemment, c'est que les gestes barrières ne soient pas respectés et que l'on enregistre un afflux en réanimation".Mais pour la CNI, déconfinement ou pas, c'est l'agacement qui prédomine face à la rareté de certains équipements. "Il y a les discours des pouvoirs publics et la réalité du terrain. Un exemple : il faut savoir que, faute de gants, certains infirmiers libéraux achètent des gants Mappa et les laissent dans les familles des patients pour les réutiliser chaque jour".
[#Coronavirus] Ne pas confondre déconfinement et relâchement demain ! Le virus est toujours actif en #Occitanie : ce soir 439 personnes sont hospitalisées (105 en réanimation) et 454 sont décédées en établissements de santé.
— ARS Occitanie (@ARS_OC) May 10, 2020
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Le déconfinement était nécessaire
C'est l'avis d'Alain Rochois, infirmier libéral à Vendargues et membre de Convergence Infirmières. "Il le fallait pour des raisons sanitaires, économiques et relationnelles. Il y a ainsi des personnes âgées qui se sont sentis isolées, loin de leurs enfants et petits-enfants". Mais là aussi, l'infirmier redoute un relâchement parmi la population. "Les gestes barrières doivent être utilisés au maximum. Sinon on voit ce que ça donne en Allemagne où certains länders se reconfinent". Et l'infirmier de résumer le sentiment général chez les professionnels de santé:Le mot d'ordre, c'est prudence.