Avec la fermeture des bars, hôtels et restaurants, les filières de distribution et de production de boissons sont durement touchées. Certaines entreprises sont totalement à l'arrêt et n'ont pas toutes accès aux aides d'urgence.
En 2014, Ludovic Lasserre et Mathieu Debilliers se lancent dans le brassage de bières artisanales* près de Béziers. L’an dernier, ils réunissent des fonds pour acheter et aménager les locaux dont ils rêvaient près du Port Neuf à Béziers. Dans le nouveau bâtiment, un magasin, un bar pour accueillir les clients et même un équipement de brassage flambant neuf.
Mais, en 2020, avec les deux confinements, l'annulation des festivals, la fermeture des bars et des restaurants, l'entreprise a perdu plus de 50 % de son chiffre d'affaire. Trois salariés sur sept sont au chômage partiel. Et l'aide de 10000 euros donnée par le gouvernement ne suffit pas. "Toucher 10 000 euros, ça ne compense pas toutes les charges fixes qu’on a avec les échéances de remboursement des crédits", explique Mathieu Debilliers, l'un des co-fondateur de la brasserie "La Gorge Fraîche".
Une situation difficile que vivent les nombreuses brasseries artisanales de la région, converties au click and collect, à la livraison, aux calendriers de l'avent... A Montpellier par exemple, quatre brasseries artisanales (Le Détour, la Malpolon, la Brasserie du Lez et ZooBrew) se sont unis pour proposer des packs de bières communs et partager les frais de livraison à domicile.Le dispositif d’aide n’est pas adapté à toutes les structures, en tous cas pas à une structure comme le nôtre.
Des grossistes en difficulté
Les grossistes qui approvisionnent les bars et restaurants sont eux complètement à l'arrêt, au moins jusqu'au 20 janvier, faute de clients. Chez Montaner-Pietrini à Montpellier, les 63 salariés sont tous en chômage partiel.
On va tout faire pour éviter de licencier mais ça va être très très compliqué.
Après deux confinements et un couvre feu, cette entreprise montpelliéraine a perdu plus de 13 millions d'euros de chiffre d'affaire en 2020. Mais elle n'a pas accès au fonds de solidarité car elles ne sont pas fermées administrativement et ont plus de 50 salariés.
* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, sa vente est interdite aux moins de 18 ans.