C'est le syndicat Alliance qui a organisé cette rencontre, pour la troisième année consécutive. Objectif : sensibiliser les élus aux problématiques rencontrées sur le terrain par les policiers.
Le communiqué de presse du syndicat Alliance est sans ambages : "Alors que les conditions de travail se dégradent, que la charge de travail augmente et que la Police Nationale traverse une crise de confiance sans précédent." L'énumération ne s'arrête pas là : "Alors que la filière investigation croule sous la lourdeur de la procédure pénale, alors que les violences envers les Policiers sont montées d'un cran et sont maintenant quotidiennes", poursuit le communiqué.
Un malaise profond
Pour expliquer les raisons de ce malaise profond, le bureau départemental d'Alliance, le syndicat majoritaire dans la police, organisait une table ronde à Agde, ville dont le maire Gilles d'Ettore est un ancien policier. Objectif: réunir des membres des forces de l'ordre et des politiques pour échanger sur cette crise. Tous les parlementaires de l'Hérault avait donc été conviés: au moins cinq députés étaient présents ou représentés (rappelons que le département compte 9 circonscriptions), ainsi qu'un sénateur socialiste.
"Ce congrès à sept mois des présidentielles est d'une importance capitale. La police souffre de manque de moyens, que ce soit matériels ou législatifs pour accomplir sa mission régalienne et apporter de la sécurité à nos concitoyens; avoir des députés et des sénateurs autour d'une table avec des collègues de terrain qui témoignent du quotidien vécu dans la Police est d'une importance capitale", explique Rémy Alonzo, le secrétaire départemental d'Alliance.
Les policiers ont pu remonter aux politiques présents les nombreux problèmes auxquels ils sont confrontés : le manque d'effectifs, de moyens, la formation inadaptée des policiers et bien d'autres ont pu être évoqués.
Une rencontre utile pour Jean-François Eliaou, député LREM de la 4ème circonscription de l'Hérault : "Ce que j'ai vu, c'est que les policiers, mais aussi la justice, sont en forte attente d'avoir les moyens de travailler. Ce type de réunion, avec les syndicats qui sont constructifs, est extrêmement important parce qu'on sent ce qui se passe. Lorsqu'ils disent par exemple qu'ils accueillent des victimes qui sont traumatisées dans des locaux où le bureau est un peu bancal et où il y a du scotch autour de la fenêtre parce que ça fuit, on se dit qu'il y a une deuxième agression."
A sept mois de l'élection présidentielle, les policiers espèrent que les différentes formations politiques sauront s'inspirer de cette table ronde pour nourrir leurs programmes.