Une nouvelle croix a été installée au sommet du Pic Saint-Loup dans l'Hérault, ce vendredi 17 juillet. La précédente croix avait été très abimée près de deux mois plus tôt et n'avait pu être restaurée.
Le Pic Saint-Loup retrouve sa croix. Ce vendredi 17 juillet à 10h25, une nouvelle croix, plus moderne, a été hélitreuillée au sommet de la montagne située à la limite des communes de Valflaunès et Cazevieille, dans l'Hérault. Une opération pas des plus aisées à réaliser en raison des courants d'air chaud au niveau du pic. "C'est une opération spécifique avec une croix d'une tonne et deux minutes pour la poser. On a très peu de marge", nous a confié Olivier Morato, de la société Heliteam, juste avant la manoeuvre.
Le Pic sans sa croix, ce n'est pas le Pic
"Je ressens de la fierté que le Pic Saint-Loup ait retrouvé son symbole qui au-delà du symbole religieux, est un symbole qui rassemble l'ensemble des villages autour du Pic Saint-Loup", s'est réjoui Jean-Marc Ravaille, un des propriétaires du pic. Un sentiment partagé par Thomas Bay, adjoint à la mairie de Cazevieille. "Je ressens beaucoup d'émotion, une joie profonde, la croix est à son endroit. Elle représente une échelle humaine vue d'en bas, on se rend compte que le pic est immense", confie l'élu, touché par "la solidarité pour remettre en place un symbole neutre. Le pic sans sa croix, ce n'est pas le pic".
Les deux hommes faisaient partie du petit groupe qui s'est lancé dans une ascension vers le sommet. Parmi les autres présents, Mgr Alain Guellec, l'évêque auxiliaire de Montpellier, la présidente de Région Carole Delga, des élus et des policiers.
"Un non-respect de nos générations précédentes"
La nouvelle croix, plus moderne, a été entourée d'inox à sa base pour empêcher tout acte de vandalisme. Elle avait été sciée, percée à sa base et abattue le dernier week-end du confinement, le 10 mai 2020. La croix s'était écrasée contre la roche calcaire du Pic Saint-Loup, à deux doigts de finir sa course dans le vide. "Le vandalisme est complètement incompréhensible, la croix restera un symbole religieux, mais au-delà, c'est un lieu. C'est un non-respect de nos générations précédentes", a déclaré Jean-Marc Ravaille, deux mois après les faits.Dix jours plus tard, ce symbole vandalisé avait été hélitreuillé et descendu dans le but d'être restauré. Finalement, les experts avaient estimé qu'il faudrait remplacer la croix centenaire, la structure métallique ayant été trop abimée.
"Tout l'Hérault tient à cette croix"
La nouvelle croix n'a pas été difficile à financer. Trois entreprises montpelliéraines spécialisées dans la promotion immobilière et l’habitat social ont puisé dans leurs fonds de mécénat - 9 000 euros au total. Le Département de l'Hérault et la Région Occitanie ont pris à leur charge la location de l'hélicoptère et la main d'oeuvre pour l'installation. Un coût total de 14 000 euros."Sans nier l’aspect religieux de la croix, de nombreuses personnes agnostiques, attachées à la laïcité, et même issues d’autres confessions, ont été sensibles à cette attaque gratuite, cette croix fait partie de notre patrimoine, c’est un monument familier qui a toujours été là", nous avait fait part Hussein Bourgi (PS), conseiller régional d’Occitanie. Elodie Blaquières, secrétaire générale de la mairie de Cazevieille, avait abondé dans ce sens : "Tout l’Hérault tient à cette croix, on ne s’attendait pas à un tel déferlement positif, c’est un joli message, surtout en ce moment."