Soupçonné de servir de façade à une communauté sectaire et objet de plusieurs plaintes, à l'origine de chants xénophobes, le groupe de musique "Les Brigandes" basé à la Salvetat-sur-Agout, dans l’Hérault, a annoncé sa dissolution le 1er septembre.

Un groupe de femmes masquées entonnant dans les champs de l'arrière-pays biterrois, des ritournelles musclées. "Les brigandes" sont venues troubler la tranquillité de la Salvetat-sur-Agout, auparavant seulement connu pour son eau gazeuse. "Foutez le camp", "Le grand remplacement", "France, notre terre" : auteur de titres pop-rock aux paroles violemment xénophobes, et d'une chanson dédiée à Jean-Marie Le Pen, qui apparaît dans un de leurs clips, le groupe "Les brigandes, s'est installé dans ce village de l'Hérault en 2015. Il est soupçonné de servir de façade à une communauté sectaire.

Six ans après son apparition, dans un communiqué paru sur son site début septembre, le groupe annonce sa dissolution.

"Les Brigandes, lancé en 2015, ce fut 6 ans pour 12 albums, 144 chansons originales et 104 clips. Un des groupes musicaux les plus prolifiques de son temps !" (....)

La diabolisation et les censures successives ayant diminué le rayonnement de notre œuvre. Continuer la surproduction dans laquelle nous nous étions investis n’aurait donc plus de sens aujourd’hui.

Les brigandes.

Emprise mentale

Derrière ce groupe "clairement d'extrême droite avec de fortes allures complotistes" apparaît un certain Joël LaBruyère.

C'est un personnage bien connu de nos services pour l'emprise mentale qu'il peut développer sur des groupes.

Serge Blisko, président de la Miviludes, à propos du fondateur du groupe Les brigandes.

C'est ce qu'expliquait en janvier 2018 à l'AFP Serge Blisko, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Joël LaBruyère se faisait appeler Elihoé, Mister Kevin ou Joël Barka et disait être la réincarnation de Gengis Khan. Il fait l'objet de plusieurs plaintes, notamment pour travail dissimulé. D'anciens adeptes y dénoncent "son emprise sur les membres du groupe grâce à un processus de conditionnement classique passant de la phase de séduction de l’adepte à celle de la destruction de leur personnalité (...) Il a usé de la fragilité affective ou émotionnelle des adeptes, de leur soif d’absolu ou d’engagement". 

Instruction pour assassinat en Belgique

Joël LaBruyère est également cité dans une affaire d'assassinat révélée par l'Obs en janvier 2020. Une instruction avait été ouverte contre X en Belgique pour « l'assassinat » d'une adepte. Celle-ci souffrant d'un cancer,  aurait été "étouffée par deux de ses veilleuses", en 2011, pour abréger ses souffrances.

Départ ou nouveau départ ?

L'annonce de la dissolution du groupe ne signifie pas pour autant leur mise à l'arrêt. "Les brigandes" précisent dans leur communiqué : "nous envisageons de nous réorganiser sous la forme d’un réseau plus dispersé et moins visible pour s’adapter aux temps difficiles à venir".
Joint au téléphone, Rodolphe Bosselut, l'avocat des plaignants estime que cette dissolution n'est qu'un effet d'annonce. "Je crains que derrière cette annonce qui n'est selon moi que médiatique, le phénomène d'emprise perdure. Cela revient à un fonctionnement en vase clos qui favorise les dérives sectaires", ajoute l'avocat.

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