Avec les effets de la sécheresse et la surfréquentation des zones rurales liée au confinement, les risques d'incendies augmentent. Les 105 forestiers-sapeurs de l'Hérault se forment pour prévenir les feux de forêt et coordonner les actions avec les pompiers.
A l'approche de la saison estivale, le risque incendie s'accroît et il est temps de s'y préparer. D'autant qu'en ce printemps 2021, la sécheresse et la surfréquentation de l'arrière-pays pour cause de confinement augmentent le danger. Sept départements français possèdent un corps de forestiers-sapeurs, un maillon indispensable de la chaîne de secours. Dans l'Hérault, ils sont 105 et depuis 3 ans, des formations leur permettent de mieux coordonner leurs actions avec les pompiers pour intervenir plus vite et plus efficacement.
Prévention sur le terrain
Un espace boisé, une fumée détectée... Et rapidement leur véhicule jaune apparaît. Les forestiers-sapeurs sont les premiers appelés en cas de départ de feu et ils doivent rapidement organiser la chaîne de secours. A l'approche de la saison estivale, cette cession de formation leur permet de tester leur coordination avec les sapeurs-pompiers.
" Cela permet de se remettre tous à niveau avant l'été et ça permet également de travailler avec les pompiers car nous ne nous voyons pas de toute l'année et on travaille ensemble 10 semaines par an, " explique Romain Danjan, forestier-sapeur du groupe de Saint-Pons-de-Thomières.
Exercice en situation réelle
"A hélico, j'ai actuellement un homme qui va faire un tour dans la vigne derrière la maison pour voir s'il y a quelqu'un à mettre en sécurité ou pas ..." . L'appel radio est lancé. Les hommes se déploient sur le terrain. En zone escarpée difficile d'accès, près d'habitations qu'il va falloir évacuer ou encore aux abords d'équipements électriques. Tout au long de la journée, ils enchaînent une mise en situation tous les quarts d'heure aux côtés des soldats du feu.
Durant l'été, nous avons 45 patrouilles qui sont en permanence sur le terrain et dès qu'il y a un appel au 18 ou le visuel d'une fumée, le forestier-sapeur va sur place en général en moins de 10 mn . Il va pouvoir commencer à faire un message qui va permettre de coordonner les moyens que les pompiers vont mettre en place sur le terrain. Ensuite, ils vont travailler sur le feu de manière à éviter qu'il ne devienne trop dangereux.
De nouveaux risques liés à la pandémie
Une remise à niveau indispensable alors qu'avec la pandémie, un nouveau danger est apparu. Bon nombre de citadins profitent de l'occasion pour se rendre dans leur résidence secondaire malgré le confinement. Tandis que d'autres échappent à leurs quatres murs en se promenant dans les forêts. Ce qui n'est pas sans conséquences sur l'environnement et les risques de feu, d'après les sapeurs-pompiers.
Cette crise sanitaire aujourd'hui, notamment avec ses phases de déconfinement et de confinement, attire la population, et c'est bien compréhensible, dans les espaces naturels et dans les massifs forestiers. On constate à ce jour une surfréquentation. J'en appelle à la population : la prévention est l'affaire de tous.
Sécheresse en vue
Une affaire d'autant plus sérieuse que le déficit actuel de pluie augmente le risque incendie. Les départements de l’Hérault et du Gard ont connu un important épisode de sécheresse depuis l'automne. Une baisse de 60% des précipitations a été enregistrée en plaine et sur le littoral du Languedoc entre septembre et mars. Un déficit de pluie jamais vu dans les archives météo.
A Aigues-Mortes, en Camargue gardoise, il est tombé moins de 145 mm de pluie sur la saison, soit une baisse de 64%. Un record depuis le début des mesures de précipitations sur la commune, en 1825. Record battu depuis 1968 à Montpellier-aéroport : 63% de baisse de précipitations. Il n’est tombé que 168 mm de pluie en 7 mois.
Cette année,contrairement à l'an passé, nous avons un déficit pluviométrique sur les zones de plaines et du littoral, on est très attentif sur les semaines à venir afin de savoir si nous allons bénéficier d'une recharge en eau suffisante.
Des risque réels, même si les forestiers-sapeurs sont prêts à y faire face.