Confronté à une importante érosion des plages communales, le maire de Vias a saisi le tribunal administratif de Montpellier. L'Etat lui refuse l'installation et le co-financement de boudins géotextiles atténuateurs de houle alors que ceux-ci ont été installés à 15 kilomètres de là au large de Sète.
La plainte a été déposée devant le Tribunal administratif de Montpellier le 8 novembre dernier pour « violation du principe d’égalité et rupture de l’égalité devant les charges publiques ». Pour le maire Jordan Dartier (DVD) :
Face à un même problème, l'Etat ne permet pas à des collectivités publiques d’avoir les mêmes moyens, les mêmes armes.
Un littoral qui perd jusqu'à 3 mètres par an
Le problème c’est l’érosion du littoral que subit la commune de Vias, comme bien d'autres : de 1 à 3 mètres de perte de trait de côte par an parfois.Dans le cadre du contrat de Plan Etat-Région, des travaux ont été réalisés. Quatre millions d'euros, cofinancés par Europe, Etat, Région, Département, Agglo et Ville, ont permis de reconstituer le cordon dunaire.
Et quatre autres millions d’euros, pris en charge par Etat et Agglo Cap d’Agde Méditerranée, ont servi à indemniser les campings et autres propriétés privés du secteur. Ceux-ci ont été en effet contraint de reculer de 50 à 70 mètres par rapport au trait de côte initial.
Mais les deux dernières tempêtes d'octobre 2016 et de mars 2018 côté ouest de la commune, entre Vias et la commune voisine de Portiragnes, ont ravagé les travaux réalisés pour reconstituer et protéger plages et cordons dunaires.
Deux poids, deux mesures ?
Or à moins de 15 kilomètres de là côté Est du littoral, entre Sète et Marseillan, des boudins brise-houles ont été installés au large avec autorisation et cofinancement de l’Etat. Chose refusée à Vias. De quoi justifier la requête au Tribunal administratif pour le maire Jordan Dartier, avocat de profession :L’installation de ces boudins représenterait un montant de 4 millions d’euros à répartir en cofinancement. Autant dire une goutte d’eau dans un budget d’investissement d’Etat…La Préfecture n'a pas répondu à notre demande d'explication sur ce refus de l'Etat d'autoriser et de cofinancer ces équipements.Sans ces atténuateurs de houle, nos plages disparaissent et des travaux réalisés depuis 2015, il ne reste plus rien!