Hérault : un projet de parc photovotaïque fait débat dans le Larzac

Dans le Larzac héraultais, un projet de 400 hectares de centrale photovoltaïque, couplé d'une usine de production de méthane, fait débat. Vendredi 22 février, près de 200 personnes ont assisté à une réunion publique organisée par un collectif opposé au projet.

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Quelque part dans le Larzac héraultais, parqué derrière des grilles, le domaine de Calmels, un terrain de chasse privé de 1000 hectares, sur la commune du Cros.

Bientôt peut-être la plus grande centrale photovoltaïque de France, capable de produire de l'électricité pour 200 000 habitants. Sur une surface 400 hectares, la moitié du domaine, la société héraultaise Arkolia prévoit l'installation de panneaux photovoltaïque couplés d’une usine de production de méthane.

Bien que le projet d'énergie renouvelable, baptisé "Solarzac", ne soit pas encore entériné, des voix s'élèvent déjà pour dénoncer l'impact environnemental et paysager d'un équipement de cette taille. 

Trop gourmand en eau

Pour Julien Pradel, de l’association "Terre de Larzac, Terre de biodiversité", ce projet pourrait même être dangereux pour la biodiversité locale.

Déjà, ce sont des terres privilégiées pour la chasse d’un couple d’aigles royaux qui se situe ici, il y en a cinq sur le territoire. Un autre risque majeur, c’est l’utilisation de l'eau à vocation industrielle, alors que l’eau est rare dans le Larzac.

D'après le promoteur, 80 000 mètres cube d'eau par an seraient nécessaire à la production de l'usine de méthane. Soit près des deux tiers de la consommation du Larzac héraultais selon la communauté de communes. 

Une zone protégée par l'Unesco

La communauté de communes du Lodévois et du Larzac a voté contre ce projet, jeudi 21 février. Parmi les réserves, la menace qui pèse sur cette zone couverte par tout un tas de protections territoriales, si le projet est validé. Ces terres font en effet partie du périmètre préservé par l'Unesco, et bénéficient du label Grand Site de Navacelles, ou encore Natura 2000 pour les oiseaux et les végétaux.

Vendredi 22 février, une réunion publique était organisée par un collectif d'opposants au projet dans la salle des fêtes du Caylar, la commune voisine. Elle a fait salle comble ; 200 personnes sont venues y assister. Sur ce territoire, les habitants sont habitués des luttes pour préserver l'environnement.

Mais bon sang, nos enfants ont besoin d’un territoire agricole, d’une zone rurale, pas d’une zone industrielle comme il y en a partout ! - fulmine une participante

►Reportage de Clément Barbet, Sylvie Bonnet et Elvira Diaz 

Un projet écologique et des emplois

Au village du Cros, Alain Viala, le maire, n'est pas de cet avis. Il soutient le projet.

L’avantage de l’emplacement de ces panneaux, c’est qu’ils ne sont que dans des points bas, donc pour les voir il faut vraiment y aller...

Son conseil municipal a voté à la majorité, en mars dernier, l'autorisation pour le porteur de projet d'y mener des études de faisabilité. L'élu y voit beaucoup d'avantages pour sa commune, dont la création d'une trentaine d'emplois, et des retombées fiscales.

D'abord, c’est un projet écologique. C’est très innovant de produire de l’électricité verte et du gaz vert, pourquoi pas en grosse quantité puisque le domaine est vaste et immense.

Prochaine étape dans cette affaire, une concertation organisée par la commission nationale du débat publique. Sur le plateau du Larzac, la mobilisation ne fait que commencer.
 

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