Dans l'Hérault, des protections pour éviter que les oiseaux de grande envergure s'électrocutent

Au bord du lac du Salagou, dans l'Hérault, des techniciens, perchés en haut de pylônes, installent des protections pour éviter que des oiseaux de grande envergure ne s'électrocutent.

Pylône après pylône, sur le bord de la route qui surplombe le lac du Salagou, les techniciens d’Enedis installent des dispositifs pour éviter que les grands oiseaux de passage ne s’électrocutent.

"Là, on pose des protections pour les rapaces, afin qu'ils ne soient que sur un seul potentiel. C'est à dire que s'ils déploient leurs ailes, qu'ils n'aillent pas toucher une masse sur les phases. On repère des  zones où il y a des oiseaux de grande envergure et on fait ça pour les protéger", explique Sébastien Gilles, chargé de travaux Enedis Béziers.

Les monteurs fixent des tridents, appelés picots, sur chaque extrémité des poteaux, mais également des capots sur la ligne électrique centrale.

"C'est un capot qui va protéger l'oiseau lorsqu'il va décoller ou atterrir pour ne pas qu'il touche deux potentiels en même temps", confirme Thomas, monteur Enedis Béziers.  

Espèces à préserver 

Toutes ces protections sont installées en particulier pour l’aigle de Bonelli, une espèce très rare qui vit principalement dans notre région. Seulement 44 couples ont été recensés en 2022, dont huit dans l'Hérault. La première cause de leur mortalité reste l’électrocution.

"Aujourd'hui, ce sont plutôt les jeunes qui s'électrocutent. Ce sont des oiseaux qui découvrent de nouveaux territoires et qui n'ont pas encore la connaissance de ces poteaux. Et la problématique de ce  rapace, c'est qu'il chasse beaucoup à l'affût, donc il va avoir tendance à se poser dans des milieux souvent ouverts et à être attiré par ces poteaux, ce qui augmente énormément le risque", conclut Olivier Scher, responsable projet faune. 

Depuis 1999, l'espèce fait l'objet d'un plan national d'action visant à préserver et à augmenter les populations. Dans les prochaines semaines, d’autres secteurs du Salagou seront équipés par ces dispositifs indispensables à la survie de l’aigle de Bonelli et de toutes les espèces de grands rapaces. 

Ecrit avec Jérôme Gaussen.