Lunel : Yassine Sakkam, djihadiste présumé, condamné à mort en Irak

Yassine Sakkam, 29 ans, djihadiste présumé membre de la filière de Lunel (Hérault), a été jugé ce mercredi en Irak, où il a été transféré par les Kurdes après son arrestation en Syrie. Lui nie avoir combattu pour l'Etat Islamique. 7 des 12 Français remis à l'Irak ont été condamnés à mort en 4 jours.

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"Je reconnais avoir fait allégeance (à l'EI). Je touchais un salaire de 70 dollars" par mois, a dit lors de l'audience le jeune homme de 29 ans, l'un des Français de l'EI les plus médiatisés. "En France, je ne m'intéressais à rien, ni à la Palestine, ni à l'Irak, ni à la guerre. Je pensais seulement à gagner de l'argent. Entre deux verres (d'alcool) et de la cocaïne, j'ai appelé mon frère (en Syrie) et je lui ai dit: "je viens te voir", a-t-il raconté.

Je reconnais avoir fait allégeance (à l'EI)


A la question du juge qui lui demandait où se trouvait actuellement son frère, il a répondu: "Il s'est fait exploser à la frontière irakienne". "Je regrette, je demande pardon à l'Etat irakien et aux victimes", a-t-il poursuivi.

Je regrette, je demande pardon à l'Etat irakien et aux victimes


A 29 ans, le djihadiste présumé Yassine Sakkam, originaire de Saint-Just, à côté de Lunel (Hérault), a été jugé en Irak ce mercredi 29 mai pour avoir rejoint le Groupe Etat Islamique. Il fait partie des 12 Français transférés de Syrie par les forces Kurdes après leur arrestation. 7 d'entre eux, soit la moitié, ont déjà été jugés et condamnés à mort ces 4 derniers jours par la justice irakienne.


Parti retrouver son frère en Syrie, il y est resté avec femme et enfants


Mohamed Yassine Sakkam, considéré comme appartenant à la filière dite de Lunel, a toujours nié avoir été un combattant de Daesh. Il reconnait seulement être parti en Syrie en 2014 afin d'aller retrouver son jeune frère Karim. Il y est resté après la mort de ce dernier dans un attentat kamikaze en avril 2015. Sa femme, elle aussi originaire du Lunellois, l'avait rejoint. Elle est actuellement détenue dans un camp avec leurs deux enfants.


Interviewé en janvier 2018


En janvier 2018, une équipe de France 2 avait eu l'autorisation d'interviewer Yassine Sakkam. Un reportage dans  lequel ce dernier affirmait :
 

La plupart des gens qui sont venus, sont venus avec une croyance, un idéal. Moi, je suis venu sans idéal. Je ne connaissais aucune sourate. Je suis venu chercher mon petit frère.


Des photos armes à la main et des menaces sur internet


Pourtant, avant son arrestation, le djihadiste présumé paradait armes à la main sur des photos parues sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, il avait aussi menacé les journalistes et auteurs du "Chaudron français" (éditions Grasset) Jean-Michel Décugis et Marc Leplongeon, de les "égorger avec le sourire".


500 étrangers déjà condamnés en Irak


Bagdad a déjà condamné plus de 500 étrangers, hommes et femmes, mais aucun n'a jusqu'ici été exécuté. Deux djihadistes belges ont également été condamnés à la peine capitale, ainsi qu'une Allemande. Mais cette dernière a vu sa sentence commuée en prison à perpétuité en appel.


La France opposée à l'exécution de la peine de mort


Cette série de verdicts relance le débat sur le retour dans leurs pays d'origine des djihadistes étrangers. Une question qui suscite un vif rejet dans l'opinion publique en Europe, où des Etats comme la France refusent la peine de mort et plaident pour son abolition dans le monde. Mardi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réaffirmé :
 

Nous sommes opposés à la peine de mort et nous le disons. 


Toutefois Paris continue de refuser tout retour et jugement de ses ressortissants affiliés à l'Etat Islamique en France.
 
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