Document France 2. Il est originaire de Lunel (Hérault) et vient d'être arrêté, armé, par les forces kurdes, en Irak. "Je veux rentrer chez moi et oublier". "Tu crois que nous, on va oublier ?", lui réplique le garde français. "Oublier tous nos camarades qui sont tombés à cause des gens comme toi."

L'homme est un prisonnier sous haute surveillance. Originaire de Lunel, dans l'Hérault, il est soupçonné d'avoir combattu dans les rangs de Daesh. Exceptionnellement, les forces kurdes ont autorisé une équipe de France 2 à l'interviewer. L'homme a accepté de répondre aux questions à visage découvert. "La plupart des gens qui sont venus, sont venus avec une croyance, un idéal. Moi, je suis venu sans idéal. Je ne connaissais aucune sourate. Je suis venu chercher mon petit frère."

Je suis venu chercher mon petit frère


Mais, dès son arrivée, Yassine (son prénom a été modifié) pose à côté de son frère, fier et surtout armé. Les Kurdes veulent le juger chez eux sauf si la France le réclame. "Je veux retourner chez moi. Ils m'ont dit qu'après les interrogatoires, je pourrai rentrer chez moi."

Derrière lui, un garde réagit à ses propos. Il est Français et sert comme volontaire auprès des forces kurdes.

" Tu crois que ça être aussi facile que ça de rentrer chez toi après avoir été avec l'Etat islamique, avoir vu des gens se faire décapiter et ne pas avoir réagi.
- Comment voulez-vous que je réagisse ? Que je me fasse couper la tête comme eux? Moi, je veux rentrer chez moi et oublier.
- Tu crois que nous, on va oublier tous les gens qui sont morts dans cette guerre, oublier tous nos camarades qui sont morts à cause des gens comme toi.
- Moi, j'ai rien à voir avec eux. J'ai pas pris les armes.
- Pourtant, on t'a arrêté avec le motif de combattant.
- Et oui, c'est ça le problème.
- Et oui, c'est ça le problème."


Menacé d'être "égorgé avec le sourire"

Un journaliste du Point, Marc Leplogeon, rappelle sur twitter qu'il avait été menacé par Yassine au moment de l'écriture du livre "Le chaudron français" avec Jean-Michel Décugis (Editions Grasset), qui décrypte les raisons qui ont poussé des jeunes de Lunel à partir faire le djihad. "Contacté en septembre 2016 sur Facebook, ce dernier nous avait menacé de nous "égorger avec le sourire".  Huit jihadistes lunellois sont morts en Syrie. 
 

Ils seraient une quarantaine de Français à avoir été arrêté par les forces kurdes. Pour le moment, la France veut laisser les autorités locales juger sur place ces jihadistes présumés.

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