La question de la maltraitance animale était au coeur du procès qui s'est tenu ce mardi à Montpellier. Celui du gérant d'un refuge de Lunel. Des bêtes malades et décharnées, des cadavres et des ossements y ont été découverts en novembre 2021. 6 associations de défense des animaux étaient parties civiles.

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En novembre 2021, grâce à la dénonciation de deux bénévoles, les enquêteurs découvrent 2 charniers d’animaux dans un refuge de Lunel, entre Nîmes et Montpellier.

Des cadavres de chèvres, de moutons et de chiens sont entassés en monticule dans un champ, d'autres jonchent le sol de plusieurs boxes. Les policiers retrouvent également un squelette de chien mort de faim et de soif, encore attaché à sa laisse fixée au mur.

D’autres animaux affamés avaient commencé à se dévorer entre eux. Des scènes d'horreur qui ont choqué les associations de défense des animaux.

Trouver des squelettes et des animaux en décomposition, on se demandait où on avait atterri. Tout cela dans un refuge censé venir en aide aux animaux. C'était très choquant.

Audrey Bonnel, association "Les Sans Voix d'Eden".

"Vous êtes un bourreau" accuse le procureur

Sur le banc des accusés, Marc Sanchez, le gérant du refuge "au secours des 4 pattes" à Lunel.

Sans avocat, il ne dira rien pour sa défense. L'homme reconnait l’utilisation de l’argent de l’association pour lui mais sans aucune explication et surtout il nie la maltraitance. Vous pouvez retrouver, en fin d'article, son interview réalisée par France 3 en novembre 2021.

Le procureur le qualifiera pourtant de "bourreau".

Le tribunal correctionnel de Montpellier l'a condamné à 24 mois de prison avec sursis, avec interdiction définitive de détenir des animaux et d’exercer une activité avec eux.

C'est un jugement qui va dans le sens de la non-impunité. Les sanctions ont été récemment alourdies même si elles ne sont pas les plus fortes du monde, elles existent et tombent.

Magali Richaud, fondation "Assistance Aux Animaux".

Marc Sanchez devra également indemniser 2 victimes propriétaires d'animaux et les parties civiles, pour une somme totale de plus de 43.000€. Parmi elles, 6 associations de défense des animaux qui étaient toutes présentes au tribunal.

"J'ai été débordé par l'afflux d'animaux"

Voici les explications de Marc Sanchez à France 3, lors d'une interview en novembre 2021.

France 3 : Comment avez-vous pu en arriver là ? Avez-vous demandé de l’aide ?
J’ai essayé de prendre plus de bénévoles, d’avoir plus de monde, mais ça ne suffisait pas. Les chiens arrivaient, il fallait les caser, trouver des familles d’accueil.

Comment réagissez-vous à cette perquisition ?
C’est pas facile. Si la bénévole qui a porté plainte m’en avait parlé, qu’on avait pris une décision ensemble, cela aurait été plus logique.

Comment expliquer cette situation dramatique ?
Oui, il y a des animaux qui sont morts, effectivement. Les animaux, ça meurt. On ne peut pas être au chevet de tous les animaux constamment. On a été débordé. Plein de chèvres sont arrivées. Les gens prennent des chèvres et puis ils… On en a eu jeté par-dessus le portail, on en a eu de partout, donc voilà.

Vous ne pouviez pas refuser ces animaux ?
Quand on vous les jette en pleine nuit par-dessus le portail, vous refusez à qui ? Je vais pas la remettre sur la route… Le soir, je les enfermais dans le hangar. Ils sont morts, je les ai cachés dans le hangar… Et c’est vrai que j’ai pas eu le temps de les enterrer.

Vous comptiez les enterrer ?
Bien sûr, mais en plein mois de juillet, quand la terre est dure, vous savez…

Cette situation dure depuis combien de temps ?
Plusieurs mois.

Entretien réalisé par Pauline Senet en novembre 2021.

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