Qu'est-ce qui a poussé une vingtaine de jeunes de Lunel (Hérault) à partir en Syrie entre 2013 et 2014 ? Le premier procès de cette filière jihadiste s'est heurté lundi à la difficulté de cerner "l'effet de groupe" qui a pu jouer à l'époque. Suivez en direct, ce mardi, le 4ème jour du procès.
Hamza Mosli, interrogé en fin d'après-midi, a perdu ses deux cadets en Syrie, parmi lesquels Houssemedine, qui l'avait entraîné dans l'islam radical. Il évoque cette "fierté" d'avoir à Lunel "des gens qui étaient des moujahidines". "Ca a beaucoup influencé de jeunes", dit-il dans le box.
Lui qui n'est pas parti en raison de son mariage est soupçonné, à 29 ans, d'avoir joué un rôle de recruteur pour la Syrie. Ce dont il se défend en invoquant une "ambiance générale" pro-jihad: "Ca ne venait pas de moi, de dire aux gens de partir".
- "Mais d'où elle vient, cette ambiance ? Vous allez dire que j'insiste", demande la présidente.
- "J'aimerais bien savoir"
J'étais dans une sorte d'ostentation
En sus de cet "effet de groupe", s'esquisse également l'image de jeunes cherchant à se donner une attitude par le biais du jihad. Jawad S., qui avait nourri le projet de partir en Syrie sans aller jusqu'au bout, l'admet: "Je me prenais pour un sachant", "j'étais dans une sorte d'ostentation". Autre élément évoqué devant le tribunal, un contexte difficile pour certains enfants d'immigrés à Lunel, ville minée par le chômage. "Un sentiment de discrimination" à l'embauche, selon Jawad S. "J'avais ce sentiment qui était très ancré", abonde Hamza Mosli: "Je voyais toute ma promotion du BTS obtenir un poste ou une suite logique en alternance".
Le tout sur fond de "vide" religieux: "L'une des difficultés", rappelle la présidente, "a été le silence persistant de la mosquée, qui lui a été reproché".
Fin du procès attendu mercredi au tribunal correctionnel de Paris.
Suivez l'audience du mardi 10 avril en direct avec Yael Benamou à partir de 13h30:
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