Le Centre d’analyse du terrorisme retrace le parcours de 23 militaires qui ont rejoint la zone irako-syrienne et l’Afghanistan. Abdellilah Himich est l’un d’entre eux, il a vécu à Lunel.
Ils sont passés par des unités réputées : légion étrangère, fusiliers marins, parachutistes… Et pourtant, ils ont rejoint les rangs des djihadistes en Syrie et en Irak. C’est ce que révèle un rapport du Centre d'analyse du terrorisme qui doit être publié en fin de semaine.
"Cible de recrutement stratégique"
"Leur connaissance du milieu, leur appétence pour les armes et leur savoir-faire militaire ont facilité leur ascension au sein des différents groupes terroristes", souligne le rapport dont l'AFP a obtenu une copie. Ils représentent ainsi pour ces groupes djihadistes, une "cible de recrutement stratégique".
Abdellilah Himich, un Français d'origine marocaine, originaire de Lunel est l’un de ceux qui sont allés grossir les rangs en Syrie. Après deux ans dans la Légion Etrangère et de nombreuses opérations extérieures, lui permettant d’obtenir deux décorations (la médaille commémorative française le 30 août 2009 et la médaille de l'OTAN le 1er janvier 2010), il plonge dans le trafic de drogue avant de se radicaliser.
En 2014, il quitte Lunel et rejoint la Syrie. Il aurait d’abord intégré un petit groupe avant de rallier l’Etat islamique.
Radicalisation marginale ?
Lorsqu'il rejoint les théâtres d'opérations en 2014, il met en place sa propre brigade et son propre camp d'entrainement près de Deir Ez-Zor, selon cette enquête.
La brigade est composée de nombreux Français, dont trois membres du commando des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Il assumera également "un rôle important dans des filières d'acheminement de djihadistes européens".
Malgré tout, le rapport se veut rassurant. Il précise : "la radicalisation islamiste demeure marginale au sein des armées", mettant ainsi en avant la surveillance effectuée auprès de ces militaires radicalisés ou susceptibles de radicalisation.