Relaxé en avril 2018 dans le procès de la filière djihadiste de Lunel (Hérault), un trentenaire écope de 6 mois de prison ferme en appel pour avoir accompagné à l'aéroport sa belle-sœur qui repartait en Syrie et lui avoir remis de l'argent.
Un homme de 30 ans, relaxé en avril 2018 dans le procès de la filière djihadiste de Lunel (Hérault), a été condamné ce vendredi 22 mars 2019 à 6 mois de prison ferme par la Cour d'Appel de Paris. Cette dernière l'a reconnu coupable "d'association de malfaiteurs terroristes" et de "financement d'une entreprise terroriste".
Une peine plus sévère que celle qui avait été requise
La Cour est donc allée au-delà des réquisitions du Parquet, qui réclamait 18 mois d'emprisonnement à l'encontre de Saad Belfilalia. Ce trentenaire, sans aucun lien avec l'islam radical, était rejugé pour avoir accompagné à l'aéroport sa belle-sœur qui repartait en Syrie et lui avoir remis 190 euros d'argent collecté.
Jugement a contrario de celui de première instance
En première instance, le 13 avril 2018, le tribunal correctionnel de Paris avait estimé que cela ne constituait pas un délit, mais le Parquet avait fait appel. Lors de ce premier procès, 4 autres hommes avaient été condamnés à des peines allant de 5 à 7 ans de prison pour avoir "encouragé les départs" en Syrie de jeunes Lunellois, ou être partis eux-mêmes.
Son frère mort en Syrie
Parmi ces "revenants", Ali Abdoumi avait dans un premier temps fait appel de sa condamnation à 7 ans de réclusion avec deux tiers de sûreté, avant d'y renoncer. La plupart des jeunes de Lunel partis en Syrie sont présumés morts. Le frère de Saad Belfilalia, Abdelkarim, a lui aussi été tué dans ce pays.
Emulation djihadiste collective
Avec une vingtaine de départs entre 2013 et 2014, la commune héraultaise était devenue malgré elle le symbole de l'ampleur du phénomène djihadiste en France. Les juges qui ont instruit l'affaire ont estimé que le groupe dit de Lunel avait "créé les conditions d’une émulation djihadiste collective".