Rendre potables les eaux usagées, le défi réussi de la station d'épuration de Lunel

Traiter les eaux usagées à l'aide de réacteurs UV pour la rendre potable, c'est ce qu'a mis en place la station d'épuration de Lunel au cours de ses chantiers d'agrandissement qui durent depuis plus d'un an.

C'est une une idée novatrice née du projet d'agrandissement de la station d'épuration de Lunel : construire un pilote additionnel dans lequel deux réacteurs ultraviolets permettent de traiter l'eau usagée une deuxième fois, à la sortie de la station d'épuration pour améliorer sa qualité et la rendre potable.

Après être passées par une première étape de filtration, les eaux usagées subissent un nouveau traitement durant lequel deux réacteurs UV désinfectent tous les micro-organismes, les bactéries et les virus. L'eau passe alors d’une qualité rejetable dans le milieu naturel de type “qualité eau de baignade” à une eau "parfaitement saine et potable", explique Benoît Gillman, fondateur et PDG du groupe Bio UV.

À terme, le but c'est que les anciennes eaux usagées, rendues potables soient disponibles pour des besoins domestiques, municipaux, industriels ou agricoles.

On est enfin en train d’économiser de l’eau potable.

Benoît Gillman

Lunel, ville pionnière

Voyant des périodes de plus en plus chaudes se profiler à l'horizon, la ville de Lunel veut anticiper les difficultés futures de l'accès à l'eau. Pour le maire de Lunel, il est bon de prendre des mesures le plus tôt possible.

L'entreprise BIO-UV l'expliquait d'ailleurs sur Twitter. "La ville de Lunel se veut une ville pionnière dans le recyclage des eaux usées en France".


L’avenir va de plus en plus nous imposer une récupération et un retraitement de l‘eau, on le voit déjà avec l’eau de pluie. Tout le monde y viendra tôt ou tard tant la ressource en eau va devenir un enjeu majeur” explique Pierre Soujol, le maire de Lunel.


Ce projet représente un investissement de 350 000 euros que la ville prend en charge à hauteur de 190 000 euros.
“C’est courageux de l’avoir fait, c’est vertueux” reconnaît Benoît Gillman en évoquant l'intérêt de la municipalité pour le projet.

C'est d'autant plus courageux que, pour le moment, cette eau ne peut pas être utilisée pour répondre aux besoins domestiques, municipaux, industriel ou agricoles.

Des freins psychologiques et règlementaires

En effet, prêt à l'emploi dans quelques mois, le service ne pourra pas être effectif de suite. Pourquoi ? Les freins réglementaires présents en France qui émettent des doutes sur la qualité de cette eau "pourtant largement prouvée" déplore Benoît Gillman. Ils se verront obligés de demander à l'ARS une dérogaton pour l'utiliser.

D’autant que cette eau est déjà rejetée sur un site Natura 2000 qui exige une protection élevée de l’environnement et nécessite que l'eau amenée soit la plus claire et la plus propre possible pour le bon équilibre de l’écosystème.

Enfin, c'est le frein psychologique qui risque de bloquer le plus. "Je vais être très cru, est-ce qu'on est prêts demain à boire l'eau qu'on pisse ?", questionne Benoît Gillman en riant. Pourtant, il ajoute aussitôt, "l'Espagne et l'Italie ont plus de 10% de leur eau qui provient de ce traitement, alors que la France est à moins de 1%."

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