Première détection officielle en France hexagonale de l’aleurode épineux du citronnier dans le Gard et l’Hérault. Cet insecte parasite s'attaque particulièrement aux plants d'agrumes, aux arbres fruitiers à pépins et à la vigne. Il mange leurs feuilles ce qui affaiblit la plante puis dépose un miellat qui l'asphyxie jusqu'à pouvoir la faire mourir.
Originaire du sud-est de l’Asie, l’aleurode épineux du citronnier ou Aleurocanthus spiniferus, a été officiellement détecté pour la première fois en France, au mois de juin 2023, dans le Gard et l’Hérault, sur diverses espèces végétales. C'est un petit insecte ravageur qui s’attaque à un grand nombre d’espèces, 90 recensées à ce jour.
Sans danger pour l’homme et les animaux, il n’a provoqué à ce stade aucun dégât sur les sites infestés, mais les autorités en charge de la protection des végétaux appellent à la vigilance et la mobilisation contre sa prolifération.
Cet insecte qui aime la chaleur et les milieux tropicaux a été introduit sur le continent européen à partir de 2008 en Italie, puis en Grèce, en Croatie, au Monténégro et en Albanie, ainsi que dans d’autres régions du monde, dont l’île de La Réunion en 2013.
Une première détection en Occitanie
Les investigations menées par le service de l’État en Occitanie en charge de la protection des végétaux, la DRAAF, Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, suite à une suspicion de présence, ont conduit à identifier formellement l’insecte dans 5 communes.
- Aubord (Gard)
- Bernis (Gard)
- Uchaud (Gard)
- Vestric-et-Candiac (Gard)
- Lunel (Hérault)
Cet organisme nuisible aux végétaux est très polyphage, il s’attaque à une grande diversité d’espèces, à de végétaux de plusieurs familles et genres botaniques.
Agrumes (Citrus), lierre (Hedera), grenadier (Punica granatum), fruitiers à pépins ou d’ornement tels que pommiers, poiriers, néfliers, buisson-ardent (Malus, Mespilus germanica, Pyrus, Pyracantha), rosiers (Rosa), vignes (Vitis vinifera).
Ce qui pourrait rapidement poser un problème en Languedoc et en Roussillon, plus grand vignoble de France.
La vigilance et la mobilisation de tous sont nécessaires, en coordination avec les services de l’Etat, pour caractériser rapidement la situation, adopter puis mettre en œuvre les mesures de lutte appropriées.
Restrictions de la circulation de végétaux
Dans les 5 communes désormais considérées comme une zone infectée :
La circulation de végétaux destinés à la plantation des genres et espèces spécifiés, produites sur ces communes, est soumise à des exigences particulières.
- Constatation officielle (par le service en charge de la protection des végétaux ou son délégataire) que le lieu de production est exempt de l’organisme nuisible.
- Ou réalisation par l’opérateur professionnel de traitements appropriés, sous le contrôle du SRAL ou son délégataire, pour garantir l’absence de l’organisme nuisible et vérification de l’absence dudit organisme avant mise en circulation.
Toute observation d’insectes par un opérateur professionnel ou un particulier (qu’il s’agisse de larves ou d’adultes) doit être signalée sans délai à la DRAAF-SRAL Occitanie : sral.draaf-occitanie@agriculture.gouv.fr.
La situation reste évolutive et les nouvelles détections officielles (nouvelles communes concernées ou nouvelles espèces végétales trouvées infestées) seront communiquées sur le site de la DRAAF Occitanie.
Comment agir contre les aleurodes ?
En cas de détection, le détenteur de la plante doit détruire au plus vite les parties de végétaux infestées (ou la plante entière en cas de forte infestation) :
- soit par incinération (dans le respect des restrictions à l’usage du feu en vigueur).
- soit en les enfermant dans des sacs hermétiques pendant au moins deux semaines.
Des traitements insecticides à base d’huile de paraffine ou d’huiles essentielles d’orange, à action physique (contact/asphyxie) sur les larves, peuvent être conseillés sur les plantes assainies, dès lors qu’une infestation peu importante sans développement de fumagine (champignons et moisissures) est observée.
D’autres traitements insecticides efficaces existent, réservés à un usage professionnel et à la possession d’un Certiphyto.
Biologie et statut réglementaire
L’aleurode épineux du citronnier s’alimente sur les feuilles des végétaux et affaiblit la plante. Il excrète de plus, un miellat abondant et collant qui conduit au développement d’une couche noirâtre (la fumagine), empêchant la photosynthèse et la respiration de la plante.
De fortes infestations peuvent entraîner la chute des feuilles et même conduire à la mort de jeunes arbres ou plantes trop affaiblies.
Les larves sont regroupées en colonies immobiles sur la face inférieure des feuilles : de petite taille (entre 0,3 et 0,8 mm), noires avec une marge blanche constituée de courts filaments de cire. Les adultes possèdent des ailes gris-bleu avec des points blancs et ne mesurent pas plus de 1,7 mm.
Du fait de sa dangerosité notamment pour la production d’agrumes, cet aleurode est considéré comme organisme de quarantaine au titre de la réglementation phytosanitaire de l’Union européenne. Son introduction et sa dissémination sont interdites sur l’ensemble du territoire.
Plus d'informations en consultant le dossier "Plantes en danger : tous concernés".