Montpellier : 30 ans requis contre le meurtrier présumé de la lingère d'un Ehpad de Montferrier-sur-Lez

Avant dernier jour du procès  d'Eric Boucher, accusé d'avoir poignardé la lingère d'une maison de retraite de religieux en novembre 2016 à Montferrier-sur-Lez, près de Montpellier. L'avocat général a requis 30 ans de réclusion. Le verdict est attendu demain mardi 17 septembre.

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Ce 24 novembre 2016, vers 22 heures, un homme encagoulé avait pénètré dans un Ehpad à Montferrier-sur-Lez dont les pensionnaires sont d’anciens religieux missionnaires en Afrique.

L’homme avait d'abord agressé une aide-soignante, puis poignardé à mort Catherine Segaud, la lingère de 54 ans, avant de prendre la fuite.

Un dispositif policier s'était déployé autour de la maison de retraite : 130 gendarmes, le GIGN et les policiers de la brigade de recherche et d’intervention,  pour retrouver l'auteur du meurtre.

Sa cavale avait duré 20 heures. Il sera retrouvé près de son domicile, à Saint-Mathieu-de-Tréviers. Le suspect avait été identifié grace aux papiers de sa voiture abandonnée dur place. Il s'agit d'Eric Boucher, un homme de 47 ans au moment des faits, c'était un ancien employé de l'Ehpad.
 


30 ans de réclusion requis, dont 2/3 de sûreté


Lionel Sabater-Bono dans son réquisitoire a pointé l'absence de circonstances atténuantes ni dans la vie, ni l'enfance de l'accusé. C'est "un homme qui fuit en permanence. Il fuit ses responsabilités, l'armée, ses emplois successifs....".
"Comment cet homme a-t-il pu aller voler ceux qui n'avaient rien et consacré leur vie aux autres, agressé et tué ? ", s'indigne le magistrat chargé de l'accusation.

"Eric Boucher est responsable de ses actes, poursuit-il. "Aujourd'hui on ne juge pas Jean Valjean. Ce n'est pas qu'un cambriolage qui a mal tourné.

 Eric Boucher n'était venu pour tuer des pères, mais il était prêt à le faire.


​​​​​​Pour lui, ce n'est pas un attentat terroriste : "Eric Boucher n'était venu pour tuer des pères, mais il était prêt à le faire et tout était en place pour que le drame se noue", poursuit Lionel Sabater-Bono.
"L'échec de votre vie, vous seul en êtes responsable", lancera le représentant du ministère public, à l'accusé.

Pour ces actes, "d'une violence inouie et d'une sauvagerie terrible, odieux et gratuits", il requiert 30 de réclusion assortis d'une peine de sûreté des deux tiers.

Peu avant, s’adressant à l’accusé, Me Jacques Martin a été le premier à ouvrir les plaidoiries de la partie civile.


Le courage et la lâcheté

"Ce procès pourrait se résumer en deux mots. C’est le procès du courage et celui de la lâcheté. Le courage de deux femmes : Mme Segaud et Mme Autissier ( ndlr : la deuxième victime et rescapée ) et la lâcheté de l’accusé qui s’en prend à une maison de retraite abritant des personnes vulnérables".

Le bâtonnier a détaillé la lâcheté dont, selon lui, a fait preuve l’accusé en s’en prenant à ces deux femmes. Il a rappelé le portait de  la victime, Catherine Segaud, brossé par des témoins qui ont décrit «  une femme admirable lumineuse, qui éclairait tout le monde, sa famille, ses collègues, ses proches.
«Vous venez pour voler ? Non pour agresser» assène l’avocat , étant donné l’attirail, les armes et autres Serflex que l’accusé détenait au moment des faits.
 

Vous avez privé le fils de la victime du plus beau mot de la langue française : Maman 


«Vous êtes un taiseux qui a peur de la vérité, lancera-t-il encore. Vous poignardez la victime alors qu’elle est à terre. Vous lui volez son portable pour l’empêcher d’appeler les secours.
Vous avez privé un père de sa fille, celle qui était son bâton de vieillesse, sa raison de survivre. Vous avez privé le fils de la victime du plus beau mot de la langue française : Maman », conclura l’avocat dans une plaidoirie coup de poing.

Le mari et le fils de la victime pleurent en silence.


L’effroi et la culpabilité de la survivante

 En défense de Maryvonne Autissier, l’employée qui a réussi à se libérer de ses liens et à appeler les secours, Me Stéphane Simonin évoquera, « des  mots vains de la partie civile au regard  de la déflagration des actes commis sur ces gens », de « l’effroi », rapporté par la survivante. Cette dernière n’aura pas de retraite paisible, ni plus jamais de tranquillité. Il va falloir la débarrasser de ce sentiment de culpabilité qui la taraude, elle qui se sent coupable d’avoir survécu.


L'étranger

Parlant de l’accusé, il évoquera « cet étranger camusien ». Etranger à lui-même et à son procès. « Comment une victime peut-elle entendre qu’il fut un enfant malheureux .

« L’histoire de chacun ne doit pas enlever à l’histoire de l’autre et ce soir-là l’histoire de Mr Boucher a enlevé à tellement de victimes…

"Je vous demande dans votre délibéré de ne jamais oublier que cette femme portera à jamais le souvenir de celle qui a perdu la vie", conclura Me Stéphane Simonin.

Place, mardi matin aux plaidoiries de la défense. Le verdict est attendu le même jour.
 
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