Le géant américain de l'informatique IBM envisage de supprimer "plus de 1.200 postes" sur les 9.700 que compte le groupe en France, a-t-on appris mercredi de sources syndicales, à l'issue d'un comité central d'entreprise. On ne connaît pas encore l'impact chiffré pour le site de Montpellier.
"La direction nous a dit que sa +réflexion allait vers une nécessité de supprimer plus de 1.200 emplois, en France+ sur deux ans", a affirmé à l'AFP Pierry Poquet, délégué central Unsa, premier syndicat du groupe. Le nombre de 1.296 est le plus souvent avancé.
Cette information a été confirmée par Gérard Chameau, délégué central CFDT, qui a précisé qu'IBM allait s'appuyer sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) pour supprimer ces emplois.
Contactée par l'AFP, la direction n'a pas chiffré les suppressions de postes. Elle a cependant reconnu dans un communiqué qu'un travail était "engagé pour parvenir à la nécessaire adaptation d'IBM France aux demandes de ses clients".
"Pour autant, aucune décision n'est prise concernant un éventuel plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)", conclut le communiqué.
"Il n'y a pas eu de véritable plan d'exposé aujourd'hui. Nous allons demander une expertise pour savoir si tout va vraiment si mal chez IBM et pour étudier l'impact psycho-social de ces suppressions sur le personnel restant", a indiqué Gérard Chameau.
Après avoir annoncé des résultats inférieurs aux attentes le 18 avril, le directeur financier d'IBM, Mark Loughridge, avait ouvert la porte à des suppressions de postes dans le monde.
Il avait précisé que le groupe consacrerait cette année près d'un milliard de dollars pour réduire les effectifs et que cela se ferait "comme l'année dernière", en dehors des Etats-Unis.
Dans un communiqué commun, les syndicats CFDT, CFE-CGC et Unsa d'IBM ont dénoncé des "réductions incessantes d'effectifs" et "exigé" de la compagnie qu'elle "clarifie très vite les mesures qu'elle compte prendre pour qu'il n'y ait aucun licenciement en France".
"Envisager de fonctionner avec autant d'emplois en moins ne peut qu'augmenter le stress et la souffrance au travail déjà élevés par le fait de la politique continue de réductions d'effectifs depuis plusieurs années", ont souligné les syndicats.
Pierry Poquet a rappelé "qu'il y a quinze ans, il y avait 26.000 salariés", contre seulement 9.730 aujourd'hui.
IBM emploie plus de 400.000 salariés dans le monde.