Une action anti-thoniers de Greenpeace jugée devant le tribunal correctionnel de Montpellier

Greenpeace en tant que personne morale et deux activistes sont jugés pour avoir dégradé, en juin 2010, au large de Malte, des filets de thoniers appartenant à l'armateur sétois Avalonne.


Greenpeace comparaissait devant le tribunal correctionnel de Montpellier ce lundi. Un armateur sétois a porté plainte contre l'association pour dégradations de filets, en pleine campagne de pêche, au large de Malte. C'était en juin 2010.

Le procureur de la République a requis 10.000 euros d'amende contre Greenpeace.
5.000 euros d'amende contre chacun des deux inculpés membres de l'association écologiste avec des peines de prison avec sursis dont la durée est laissée à l'appréciation du tribunal.

Greenpeace et 2 activistes devant le tribunal correctionnel de Montpellier

Le tribunal correctionnel de Montpellier avait reporté au lundi au 14 janvier 2013, un procès au cours duquel doivent comparaître Greenpeace en tant que personne morale et deux activistes, prévenus d'avoir dégradé en juin 2010 des filets de thoniers sétois.
Cette décision a été prise car l'un des deux activistes britanniques, Williams James Mackenzie, 41 ans, et Adam Olivier Knowles, 37 ans, "n'a pu être cité" nommément, a précisé le tribunal, soulignant qu'il ne s'agit pas d'ouvrir une nouvelle instruction comme l'avait réclamé Greenpeace.


Une action au large de Malte en juin 2010

Le 4 juin 2010, Greenpeace s'était attaqué, en Méditerranée au large de Malte, aux trois navires de l'armateur de Sète Avalonne, coupant et faisant couler des filets remplis de thons. Quelque 60 tonnes de poissons s'étaient échappés, selon l'armateur.
Au total, l'armateur estime sa perte de 90 à 95 tonnes de thons, Greenpeace étant intervenue au premier jour de pêche - et les bateaux ayant été auparavant bloqués pendant quinze jours à La Valette à cause des conditions météorologiques.
"Quatre-vingt-dix à 95 tonnes, c'est ce qu'il avait manqué à l'armateur pour atteindre son quota cette année-là à la fin de la campagne", a expliqué l'avocat d'Avalonne, Me Maxime Martinez. "Outre le thon échappé, l'action a aussi nécessité une journée de réparation des filets pour un bateau", a-t-il ajouté.

De son côté, Greenpeace avait déposé plainte pour violences volontaires parce qu'un des activistes avait été légèrement blessé au pied. Mais cette plainte a été classée sans suite après une enquête, les auditions des témoins et le visionnage du film tourné pendant l'opération par Greenpeace.

Récemment, l'organisation écologiste a de nouveau déposé plainte, cette fois avec constitution de partie civile.
"Greenpeace estime que l'enquête initiale n'a tenu compte que des faits qui lui sont reprochés", a regretté un représentant de l'association.

Pour Me Martinez cependant, "il y a une enquête de 800 pages et il a été démontré que les pêcheurs ne voulaient protéger que leurs filets". Selon le défenseur de l'armateur, son client avait donné comme consigne ce jour-là "d'éviter toute violence".
"Il y a eu un blessé mais c'est un accident. Il n'y a manifestement aucune intention de blesser", a ajouté l'avocat, estimant que la nouvelle plainte "a l'apparence d'une manoeuvre dilatoire".

Outre les deux activistes, Kumaran Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International, est cité à comparaître dans ce dossier qui pour le procureur de la République Patrick Desjardins ne "nécessite pas du tout de nouvelles investigations deux ans après".

 

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