Le Parquet général requiert le maintien du contrôle judiciaire de Nikola Karabatic.
Le Parquet général de la cour d'appel de Montpellier a requis mardi le maintien du contrôle judiciaire de Nikola Karabatic, qui demande son allègement, ainsi que celui de son frère et de trois autres joueurs du MAHB, soupçonnés de paris illicites et de match truqué.
Nikola Karabatic, dont le contrôle judiciaire lui interdit de pratiquer son métier de handballeur, a demandé quant à lui la levée de cette mesure, estimant qu'elle n'était pas justifiée puisqu'il n'a pas parié, pas joué le match présumé truqué contre Cesson, et donc pas triché.
Les frères Karabatic et trois autres joueurs de Montpellier, soupçonnés de paris illicites et de match truqué, étaient entendus mardi à Montpellier dans le cadre de leur appel contre le contrôle judiciaire qui leur interdit de fait de pratiquer leur métier de handballeur.
Peu avant 10h00, Nikola Karabatic et son frère Luka, soudés autour de leurs compagnes Géraldine Pillet et Jennifer Priez, sont arrivés à la Cour d'appel accompagnés de leur avocat, Jean-Robert Phung.
Les jeunes femmes ont également interjeté appel, souhaitant obtenir des magistrats un allègement de la caution qu'elles doivent verser, de respectivement 13.000 euros et 4.400 euros.
Dragan Gajic, Issam Tej et Primoz Prost, les trois autres joueurs montpelliérains également mis en examen pour "escroquerie par manoeuvre frauduleuse" aux dépens de la Française des Jeux, en lien avec des paris sportifs portant sur la rencontre de championnat du 12 mai gagnée par Cesson-Sévigné contre leur club, ont également fait le déplacement.
"Cela ira mieux après", a simplement commenté Dragan Gajic, alors que Nikola Karabatic avait prévu de s'exprimer devant la presse à l'issue de l'audience.
Selon une source proche du dossier, ce contrôle judiciaire s'apparente à une mesure de rétorsion contre les joueurs qui ont refusé de s'expliquer devant le juge - sur les conseils de leurs avocats - lors de leur interrogatoire de première comparution.
Ainsi, Nikola Karabatic s'était contenté devant le magistrat d'une déclaration liminaire: "Est-ce que j'ai parié? Non, je n'ai pas parié. Est-ce que ma copine a parié? Oui. Est-ce qu'elle m'a mis au courant? Oui", avait dit notamment l'icône du handball français.
Mesure vexatoire
Mais depuis, aucun des joueurs montpelliérains n'a été entendu dans cette affaire où 13 personnes au total ont été mises en examen. Devant la Cour, les avocats ne devaient pas évoquer le fond du dossier et les soupçons pesant sur les uns ou sur les autres. "Nous voulons simplement démontrer que la mesure d'interdiction d'avoir des contacts avec le club n'est pas utile", avait souligné l'avocat de Gajic, Me Frédéric Landon.
"Nous plaiderons l'idée qu'il s'agit tout simplement d'une interdiction déguisée de travailler", a renchéri Me Phung, qui va défendre également "le manque de motivation de cette mesure d'interdiction".
Enfin, pour les avocats, il s'agit de dénoncer le montant des cautions demandées, qualifiées de "mesures vexatoires".
En revanche, la nullité de la procédure ne sera pas abordée lors de cette audience. Des requêtes en nullité seront déposées dès que cet appel sera passé, ont fait savoir les avocats.
La Cour pourrait rendre sa décision sous 48 heures ou au plus tard dans la semaine.
Son avis est très attendu par le Montpellier Agglomération Handball (MAHB), dans une situation sportive très difficile en l'absence de cinq joueurs majeurs et confronté à l'impossibilité juridique de licencier certains de ces joueurs, faute de pouvoir les convoquer.
Actuellement, selon l'avocate du club, la bâtonnière Michèle Tisseyre, deux joueurs mis en examen sont en arrêt maladie au moins pour dépression (les frères Karabatic) et un pour une blessure à un doigt (Tej).
"Mais cette situation ne peut pas durer", a-t-elle affirmé, alors que des informations contradictoires circulent sur le paiement ou non des salaires du mois de septembre aux joueurs concernés.
Une autre audience en appel devrait avoir lieu d'ici une quinzaine de jours. L'ex-Montpelliérain transféré cet été au Paris SG, Mladen Bojinovic, va demander l'annulation de sa caution de 11.600 euros car ses avocats et lui estiment que les règlements de la Fédération n'interdisent que les paris en ligne, et non ceux passés dans des enseignes affiliées à la Française des jeux.