Affaire du MAHB : une bataille judiciaire autour de la notion de victime

Les avocats des mis en examen dans l'affaire de soupçons de paris illégaux, notamment celui des frères Karabatic, ont contesté jeudi devant la cour d'appel de Montpellier les constitutions de parties civiles du club montpelliérain, de la Ligue de handball ainsi que de la Fédération.

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La décision sera rendue le 19 mars.

Lors d'une audience à huis clos de la chambre de l'instruction, Me Mickaël Corbier pour Nikola et Luka Karabatic et Me Luc Abratkiewicz pour Mladen Bojinovic ont expliqué que les parties civiles devaient démontrer un lien direct entre l'infraction reprochée et le préjudice subi par l'affaire des soupçons de paris illégaux sur le score à la mi-temps du match du 12 mai 2012 entre Cesson et Montpellier.

Or, leurs clients ont été mis en examen pour escroquerie aux dépens de la FDJ et donc seule cette FDJ pouvait se porter partie civile, ont-ils expliqué.

"On a rappelé la jurisprudence", a répondu l'ex-bâtonnière Michèle Tisseyre, l'avocate du club héraultais insistant sur "les pertes subies" par le club tant en image, qu'en argent (perte d'un sponsor) ou en niveau de jeu (départ de joueurs, dont Nikola Karabatic...).

Les défenseurs des joueurs sont restés vagues sur les motivations de cette action.
Ils ont laissé planer l'idée qu'ils voulaient éviter que le dossier judiciaire serve de base au dossier disciplinaire.
C'est d'ailleurs le sens que l'avocat, également président du club montpelliérain, Rémy Lévy a donné à cette manoeuvre des avocats des joueurs qui, à ses yeux, visent a l'empêcher lui-même et le MAHB "d'avoir accès au dossier judiciaire comme le permet le statut de partie civile".

"Que les avocats fassent une défense technique, c'est dans leur rôle. Qu'ils utilisent cet argument de réfuter notre constitution de partie civile, c'est étonnant", a assuré Me Lévy, dénonçant en outre l'idée d'une éventuelle atteinte au secret de l'instruction.
Plus vindicatif encore, il ajoute: "Ce qui est étonnant, c'est d'entendre les avocats dire au juge: +On n'a rien à faire ici car c'est un problème disciplinaire+. Et les mêmes avocats devant la juridiction sportive refuser de répondre au motif de l'instruction pénale. C'est de l'entrave".

Par ailleurs, le club de Cesson, victime collatérale de l'affaire, a demandé à la chambre de l'instruction d'accepter sa constitution de partie civile refusée par le magistrat instructeur. Il a expliqué être sur le point de perdre des partenaires financiers à cause de cette affaire, notamment un constructeur automobile qui représente 200.000 euros.

La dénonciation anonyme auprès de la FDJ

Enfin, Me Luc Abratkiewicz a demandé à la chambre de l'instruction de dévoiler le nom et la qualité de la personne qui a informé la FDJ de l'existence des paris illicites, une dénonciation qui se trouve être la pièce numéro un de la procédure.
Selon Me Abratkiewicz, sans cette dénonciation qui proviendrait d'un journaliste, la FDJ n'aurait jamais porté plainte et "il n'y aurait pas eu d'affaire".
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