Jean Mercier, 88 ans, a aidé sa femme à mourir en 2011. Condamné en première instance à 1 an de prison avec sursis, il a fait appel et sera rejugé jeudi à Lyon. Le procès débutera à 13H30 devant la cour d'appel en présence du prévenu héraultais qui souffre d'un cancer et de la maladie de Parkinson.
L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) prévoit de manifester dès 13H00, jeudi, devant le palais de justice, en soutien au prévenu qui aurait dû, selon elle, être relaxé.
L'accusé a fait appel du jugement de première instance, tout comme le parquet mais pas pour les mêmes raisons.
Une aide au suicide ?
Le 10 novembre 2011, Jean Mercier accepte d'aider sa femme à décapsuler une grande quantité de médicaments et de lui apporter un verre d'eau, pour qu'elle les avale.
Josanne, 83 ans, souffrait depuis trois ans de douleurs chroniques dues à l'arthrose. Dépressive depuis 30 ans, elle avait fait plusieurs tentatives de suicide.
Il attend son dernier souffle et appelle un médecin.
Je n'ai pas de regrets. Ce serait le cas si, au contraire, je ne l'avais pas fait" et, "ce qui m'importe, c'est que la loi change car la mort est un sujet qu'on n'ose pas aborder sereinement", avait assuré lors de son premier procès l'octogénaire, retraité du bâtiment.
Depuis l'audience d'octobre 2015, le Parlement a adopté une nouvelle loi accordant de nouveaux droits aux personnes en fin de vie. La loi dite Claeys-Leonetti place en effet le malade "au coeur de la décision".
Insuffisant pour Jean-Luc Romero, président de l'ADMD, qui demande au gouvernement "de légiférer vraiment sur les fins de vie pour que plus jamais un mari ne se retrouve en face de son épouse qui demande une aide à mourir et, plus généralement, que toute personne arrivée à la fin de sa vie puisse obtenir, en conscience, qu'un terme soit mis à ses souffrances".