Alors que les soupçons de présence de cheval dans des plats étiquetés "pur boeuf" s'étendent en Europe, les bouchers chevalins s'inquiètent pour l'image de marque de leur produit. La clientèle reste pourtant fidèle. Exemple dans une boucherie chevaline de Montpellier.
A Montpellier, les bouchers chevalins n'ont pas vu leur clientèle fuir depuis le scandale des plats cuisinés à la viande de cheval étiquetés "pur boeuf". Au contraire, les amateurs de viande équine sont restés fidèles. Il faut dire que cette viande est très riche en fer, et 20 à 30% moins chère que le boeuf.
Mais ces artisans, qui affichent la traçabilité de leurs produits, redoutent l'impact négatif de cette affaire sur l'image de marque de la viande de cheval, au moment où es Européens annoncent qu'ils vont procéder à plusieurs milliers de tests sur des plats censés être préparés à base de boeuf.
Les 27 Etats membres de l'Union Européenne se sont mis d'accord vont procéder à environ 2.250 tests, principalement chez les distributeurs.
D'ores et déjà, au Royaume-Uni, de la viande de cheval a été détectée dans 29 produits censés être au boeuf, sur 2.501 échantillons, a annoncé vendredi la FSA, l'Agence de sécurité alimentaire britannique. "L'écrasante majorité des produits au boeuf dans ce pays ne contient pas de cheval.
Les exemples que nous avons eus sont totalement inacceptables mais ils sont l'exception", a déclaré Catherine Brown, directrice de la FSA.
Un scandale d'ampleur européenne
En Autriche, les autorités ont fait état de traces de viande de cheval dans des tortellini. En Norvège, le groupe de grande distribution NorgesGruppen a annoncé que de la viande de cheval avait été retrouvée dans des lasagnes. Au Danemark, une enquête est ouverte sur un abattoir qui pourrait avoir introduit du cheval dans de la viande destinée à des fabricants de pizza. Aux Pays-Bas, une perquisition a été menée dans une usine qui mélangeait cheval et boeuf avant de labelliser cette viande "pur boeuf".
Le scandale toucherait aussi l'Allemagne, la Suisse et la Suède. Selon l'agence française anti-fraudes, il concernerait 750 tonnes de viande dont 550 tonnes auraient servi à farbiquer plus de 4,5 millions de plats vendus dans 13 pays.