La gestion des Creps (Centre de ressources, d'expertise et de performances sportives), est épinglée par la Chambre régionale des comptes du Languedoc-Roussillon (CRC) dans un rapport définitif. Cela concerne le centre de haut niveau de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) et celui de Montpellier.
"Désordres comptables, opacité dans la gestion de déplacements révélatrice demanquements, absence de suivi des véhicules de service, méconnaissances des dispositions du code des marchés publics": la CRC relève des "dysfonctionnements majeurs" dans son rapport dont l'AFP a obtenu mercredi une copie.
En outre, la Cour fait état d'"irrégularités" dans les remboursements de notes de frais, prenant l'exemple de deux cas. Elle parle aussi "d'anomalies graves"
concernant les remboursements de frais de déplacement pour cinq agents pour demissions de formation, qui étaient en fait "fictives".
"Aucun des cinq agents concernés n'a bénéficié d'action de formation . Les frais de déplacement ,remboursés, s'analysent en fait comme des gratifications voire des compléments de rémunération sous couvert de missions", affirment les magistrats.
Des charges de personnel peu cohérentes
Sur le plan financier, l'étude, qui porte sur les années 2006 à 2011, relève une structure du Creps à "l'évolution erratique" avec des "dépenses augmentant plus vite que les recettes". Elle note également "une évolution des charges" de personnel peu cohérentes sur les sites de Font-Romeu, comme de Montpellier. Le site de Font-Romeu a enregistré en cinq ans une baisse de ses recettes d'exploitation de 7%, passant ainsi de 1,369 million d'euros à 1,268 million d'euros, notamment en raison de la diminution de moitié des pensions des stagiaires. La progression des revenus sur les activités annexes (locations diverses et fraistechniques de haut niveau), de 152.000 euros à 498.000 euros, n'a pas totalement compensé la perte.
Enfin, concernant le fonctionnement, les magistrats constatent "certaines tensions" sur le site de Font-Romeu, dont les locaux sont imbriqués avec le collège, le lycée et l'UFR STAPS, qui ne relèvent pas des mêmes autorités.
"A titre d'exemple, s'agissant de la restauration, le Creps à Font-Romeu refuse toute mise en commun des moyens eu égard aux exigences diététiques spécifiques des sportifs et eu égard à l'organisation du temps de travail pendant les périodes de vacances scolaires. A l'inverse, le lycée ferme ses locaux techniques durant la période scolaire, différente de celle du Creps, sans lui en laisser l'accès", déplore la CRC, réclamant une "clarification en termes de gouvernance".