Ce sera bientôt le 4e tour des élections municipales et les tractations politiques vont bon train entre les nouveaux maires. En jeu, la présidence et les vice-présidences des agglomérations. Car le pouvoir, les compétences et les budgets actuels de ces entités territoriales dépassent ceux du maire.
Après les 2 tours d'élections municipales et le 3e tour qui correspond à l'élection du maire de la commune par les conseillers municipaux, l'enjeu des hommes politiques est leur représentation et celle de leur ville au sein de la communauté d'agglomération.
Dans les 12 agglos du Languedoc-Roussillon, l'élection du président devrait se faire entre le 14 et le 18 avril. Et souvent, le nom de l'heureux élu est un choix délicat. Il nécessite dans certains cas des accords, des rapprochements ou des alliances politiques dignes de Machiavel. Car le pouvoir, notamment financier, est désormais entre les mains des agglomérations.
Certains hommes politiques, comme Philippe Saurel à Montpellier ou Jean-Marc Pujol à Perpignan avaient juré d'être avant tout des maires, à plein temps. Mais voilà que le fauteuil de l'agglo se profilant, les bonnes résolutions s'envolent, pour de bonnes raisons. Être à l'agglo pour mieux servir sa commune. En plus, la loi électorale sur le cumul des mandats met tout le monde d'accord, siéger à l'agglomération est une fonction supplémentaire, mais pas un mandat de plus.
A Montpellier, le vote se jouera entre intérêts personnels, règlements de compte et stratégies politiques
A Saint-Brès, comme dans toutes les communes de l'agglomération montpelliéraine, on s'intéresse de près à la candidature à la présidence de l'agglo de Philippe Saurel, futur maire de Montpellier. Pour Laurent Jaoul, le maire sans étiquette, pas de doute. Il n'y a rien de pire qu'une mésentente entre l'assemblée communautaire et la plus grande ville de l'agglo. Une situation vécue entre Jean-Pierre Moure et Hélène Mandroux ces dernières années.
Une position claire, partagée par de nombreux élus, de tous bords. Le maire de Castelnau-le-Lez la résume bien. L'agglomération est une instance de gestion des grands projets, la tactique politicienne n'y aurait pas sa place !
Nous verrons lors de l'élection du président de cette instance, combien de tour(s) de scrutin sera nécessaire, pour désigner un élu. Par le passé, dans certaines agglos, des surprises se sont produites au 3e et dernier tour du vote, où le conseiller arrivé en tête est élu, alors qu'il faut la majorité plus une voix aux 2 précédents scrutins.
Les 92 conseillers communautaires de l'agglo de Montpellier éliront leur président à bulletin secret, le 15 avril prochain.
Reportage F3 LR : C;Alazet et S.Bonnet
A Montpellier, pendant toute la campagne, Philippe Saurel s'est présenté comme un maire à temps plein, la présidence de l'agglo n'était pas revendiquée. Idem dans les Pyrénées-Orientales, où Jean-Marc Pujol avait même annoncé qu'il ne serait pas candidat à la présidence de l'agglo Perpignan-Méditerranée.
Alors comment comprendre ses revirements ? Réponse Emmanuel Négrier, docteur en sciences politiques.
Emmanuel Négrier - Docteur en Sciences Politiques