"On soigne le mal par le mal", affirme ironiquement le manager de Montpellier, Fabien Galthié, alors que son équipe, prise dans "un cycle compliqué" après deux défaites consécutives, se déplace, dimanche, chez le champion d'Angleterre, Leicester, en Coupe d'Europe.
Entretien avec Fabien Galthié, avant le match de Coupe d'Europe du MHR à Leicester, dimanche.
Q: A Leicester, est-ce le match de la dernière chance ?
R: "Je ne veux pas le présenter comme ça. C'est un match qu'il faut jouer, après on verra. Leicester est le champion d'Angleterre, c'est une équipe bonne partout.
Quand on dit Leicester, il n'y a pas grand-chose à rajouter. De toute manière, ce n'est pas facile de se qualifier en Coupe d'Europe. Notre défaite devant l'Ulster (25-8 à domicile lors de la 2e journée, ndlr) ne nous a pas aidés mais on n'a pas le droit de regarder derrière."
Q: Avez-vous encore des ambitions en Coupe d'Europe ?
R: "On est sur un cycle compliqué. La défaite face à Castres (20-16 à domicile en Top 14 le 23 novembre, ndlr) nous a fait mal, très mal. On a réagi au Racing-Métro (défaite 17-12 samedi dernier) mais cela ne suffit pas pour qu'on soit bien. Il y a plusieurs styles pour se remettre bien. On choisit d'aller à Leicester, on soigne le mal par le mal. A l'époque, au Moyen-âge, quand on avait un malade, on faisait des saignées."
Q: Ces matches de Coupe d'Europe ne vont-ils pas ralentir l'intégration des recrues ?
R: "Deux de nos nouveaux éléments seulement peuvent jouer: Fa'anunu, le joker médical de Figallo, et Ranger. On n'a pas le droit d'en faire jouer trois autres, Timani, Ebersohn et Paul Grant, qui doivent attendre. L'entraînement permet de
travailler, de faire connaissance. René Ranger est un joueur de grande, grande qualité. Il n'a pas touché beaucoup de ballons mais le peu qu'il a fait, il l'a bien fait. Il n'a pas de chance car il a débuté par deux défaites. J'espère qu'il va pouvoir s'exprimer et que la roue va tourner. Pour ce match, il sera associé au centre à Thomas Combezou (après avoir joué ses deux premiers matches à l'aile, ndlr). Dans cette position, il peut toucher plus de ballons si Leicester nous le permet.".
Q: Comment faites-vous pour intégrer les nouveaux joueurs arrivés alors que la saison est déjà bien commencée ?
R: "On fait un travail d'intégration dans le jeu mais aussi un travail auprès des hommes. Il faut leur trouver une place, il faut pousser ceux qui étaient en place. Il y a une rupture d'équilibre. Se rajoutent les deux défaites consécutives, c'est une période difficile. Après la défaite devant Castres, on s'est dit qu'on rentrait dans une période où ça va bouger. Et on a des matches à Leicester, puis encore contre Leicester et à Toulon. Quand on est dans un navire, on regarde ce qu'il y a à l'horizon. Il y a un ciel noir, les mouettes sont parties et puis ça commence à taper. On avait un temps mitigé. D'un coup, le temps s'est gâté avec la défaite face à l'Ulster. Avec la défaite devant Castres, il y a des changements de pression atmosphérique, avec une mer mauvaise. Là, il faut tenir la barre."
Entretien de l'AFP