La direction de Sanofi refuse de s'engager par écrit, comme le demandent les syndicats, à ne pas licencier dans le cadre de la réorganisation de sa branche recherche et développement (R&D), ont dit mercredi des délégués syndicaux.
Contactée par l'AFP, la direction n'avait pas fait de commentaire dans l'immédiat.
"La direction a du mal à mettre par écrit les engagements pris entre Christian Lajoux, président de Sanofi France, et Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, avant le 11 mars qui disaient +zéro licenciement+, engagement rappelé le 17 mai" à Toulouse, a indiqué à l'AFP Stéphane Galiné (CFDT) à l'issue d'une réunion avec la direction.
CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC ont "demandé clairement que ces engagements soient inscrits" dans la présentation des motifs économiques du plan de réorganisation, dit-il.
"La direction a refusé d'inscrire un engagement de résultat, elle n'évoque qu'un engagement de moyens", a confirmé Thierry Bodin (CGT).
Le groupe pharmaceutique avait présenté à l'été 2012 un projet de restructuration de ses activités en France qui prévoyait 914 suppressions de postes, exclusivement basées sur des départs volontaires. Le plan concernant spécifiquement la R&D avait été rejeté par la justice en mars pour insuffisance d'information du CCE et d'effort de reclassement des salariés. Une nouvelle mouture avait été présentée le 2 juillet.
Direction et syndicats ont depuis commencé des "pré-négociations" sur les volets économique et social de ce nouveau projet qui prévoit 207 suppressions d'emploi sur 5.000 d'ici la fin 2015, des centaines de transferts de personnel et préfigure, selon les syndicats, un "désengagement" de la recherche à Toulouse, site le plus touché avec Montpellier.
La CFDT et la CGT plaident chacune pour une réduction du nombre de suppressions de postes envisagées et pour des engagements sur la pérennité des activités. Le devenir du site toulousain sera discuté plus en détail lors d'une prochaine réunion le 3 septembre. "Nous demandons que le maintien de l'activité à Toulouse soit acté pour 5 ans minimum. Or pour la direction, c'est 5 ans maximum" et "elle parle clairement d'externalisation des activités", dit M. Galiné (CFDT). "La direction nous a dit que d'ici 5 ans le drapeau Sanofi ne flotterait plus à Toulouse", ajoute M. Bodin pour qui "ce plan n'a pas de raison d'être, sa finalité n'est pas organisationnelle mais économique".
La présentation en septembre en comité central d'entreprise du volet social et des modalités d'accompagnement des salariés de la réorganisation marquera le lancement officiel des négociations telles que définies par l'accord national interprofessionnel sur l'emploi d'avril.