De 200 à 250 salariés de Sanofi ont manifesté, mardi, devant le siège du groupe pharmaceutique à Chilly-Mazarin pour protester contre un projet de restructuration dans la branche recherche et développement, qui touche les sites de Toulouse et Montpellier. Une action avait lieu à Montpellier.
200 salariés de Sanofi manifestent contre la restructuration dans la recherche
Les manifestants étaient rassemblés à l'appel de la CGT et de SUD, alors que la direction et les représentants syndicaux mènent mardi et mercredi des négociations sur ce plan de restructuration, qui prévoit, selon la direction, la suppression de 207 postes en France d'ici à la fin 2015 et le passage à l'"autonomie" des activités toulousaines en cinq ans.
Les syndicats perçoivent ce projet d'"autonomie" comme un "désengagement".
Une centaine de salariés avaient fait le déplacement depuis Toulouse et Montpellier pour participer à la manifestation mardi et ont demandé, sans succès, à être reçus par la direction.
Selon le nouveau projet de la direction, seulement 364 postes sur 617 seraient maintenus sur le site de Toulouse pendant la durée d'un plan qui prévoit d'y créer trois entités issues des activités actuelles. Ces entités devront atteindre "l'autonomie" au cours des cinq prochaines années.
Le plan prévoit aussi une centaine de mutations de chercheurs en maladies infectieuses vers Lyon, 63 suppressions d'emploi essentiellement dans les fonctions support (administration, informatique, finances...) et environ 80 transferts de fonctions support vers d'autres régions ou d'autres secteurs du groupe.
230 emplois supprimés à Montpellier
Le site de Montpellier, qui emploie 1.064 personnes, verra ses activités de recherche en partie transférées en région parisienne et sera recentré sur le seul développement. Il perdra 230 de ses salariés par le jeu des mutations et des suppressions nettes d'emplois.
Ce sont au total 1.200 salariés qui subiront l'impact du plan de restructuration dans la recherche, a indiqué Thierry Bodin, représentant syndical CGT. Selon ce syndicat, la direction a réaffirmé, durant les négociations, sa volonté qu'il n'y ait plus d'activités de recherche à Montpellier et, à terme, son désengagement total du site de Toulouse après son accès à l'autonomie.
"Les négociations ne portent pas sur le fond", a affirmé Bernadette Tric, délégué CGT, selon laquelle la direction refuse de modifier sa stratégie.
Selon Thierry Bodin, la CGT et SUD exigent que le plan de restructuration "soit revu, avec le maintien d'activités de recherche à Montpellier et le maintien du site de Toulouse dans Sanofi".
Stéphane Galliné, délégué CFDT, a indiqué pour sa part que les négociations "avancent très doucement" dans le cadre de la nouvelle loi sur la sécurisation de l'emploi, en raison de problèmes de méthodologie. Il a toutefois confirmé que la direction restait sur sa position concernant Toulouse, un point d'achoppement des négociations.
Selon lui, ces négociations doivent se poursuivre avec la question du nombre d'emplois supprimés et se pencher sur le plan de la direction activité par activité.