Le premier jour de l'automne, c'est ce jeudi et signe qui ne trompe pas, les paillotes de bord de plage sont en train d'être démontées. Elles ne sont en effet actuellement autorisées que d'avril à fin septembre. Et la période pourrait être réduite encore pour les prochaines concessions.
Tour de vis au royaume de paillotes : l'Etat les a à l'oeil depuis longtemps mais ces 5 dernières années, contrôles et sanctions se sont multipliés. Cette politique est payante car le nombre d'amendes, principalement liées au dépassement de surface, a été divisé par trois, soit 14 procèdures seulement en 2016.
Les villes sont en train de négocier leur prochaine concession avec l'Etat, et dans certaines communes, on sait déjà que la durée de saison estivale va se réduire encore.
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C'était le 2e week-end de septembre, la mer était bonne à 23°C, le ciel radieux, la plage bondée comme en haute saison. Mais, l'heure de la fermeture avait sonné dans tous les restaurants de plage, au grand regret des touristes et des habitués.
La plage doit rester vierge 6 mois par an, c'est la loi. Les paillotes doivent donc plier bagage début octobre au plus tard et laisser le site propre. Chaque année, il faut donc tout monter en début de saison pour ensuite tout démonter, en fin de vacances.
La législation devient de plus en plus stricte : même pour une petite restauration, il faut maintenant un permis de construire et un cahier des charges précis avec sorties de secours... Les plages privées où l'on peut danser, elles, ont dû apprendre, dès 2004, à baisser le son après minuit.
Résultat : le nombre des grandes manifestations nocturnes a été divisé par deux dans les paillotes de La Grande-Motte et les revenus ont baissé mais le nombre de salariés est resté le même. Et bientot, c'est la durée de la saison elle-même, qui va diminuer.
5 à 6 semaines d'activité en moins, pour les grosses structures, c'est un coût de plusieurs centaines de milliers d'euros. Mais la plage appartient à l'Etat, il n'y a donc aucune latitude. Et la tendance est claire : les représentants des pouvoirs publics veulent réduire la voilure de ces restaurants éphémères.Avant, l'autorisation était de 6 mois d'exploitation, hors montage et démontage. A l'avenir, ce sera 6 mois d'autorisation d'occupation au total. Mais pour certains établissements, montage et démontage représentent 30 à 40 jours de travail. C'est un manque à gagner très important pour amortir nos frais" explique Joël Ortiz, le président de l'association des paillotes de La Grande-Motte.
Les 13 communes du littoral héraultais ont toutes négocié et obtenu une concession avec l'Etat. Elle ont le droit, pendant 12 ans maximum, d'exploiter un site précis au bord de l'eau. Les villes louent ensuite ces emplacements à des privés. Du coup, les patrons de paillotes ont une délégation de service public. Ils sont par exemple tenus d'ouvrir leur sanitaires à tous.
Ces établissements sont aussi obligés d'ouvrir 5 mois sur 6, quelque soit la météo. Et ils sont très souvent contrôlés par les divers services de l'Etat.