150 greffiers et personnels de la cour d'appel de Montpellier participaient à la mi-journée à une manifestation sur les marches du palais. Ils suivent le mouvement de protestation né il y a un mois chez les fonctionnaires des tribunaux.
Ce n'est pas la première manifestation devant la cour d'appel de Montpellier mais cette fois-ci le mouvement est national. Les greffiers sont exaspérés et dénoncent les effets d'une réforme réalisée sans moyens suffisants.
L'appel à la grève et à la manifestation avait été lancé par les cinq syndicats représentatifs de la profession (Unsa-Services judiciaires, CGT Chancellerie et services judiciaires, SDGF-FO, CFDT-Interco justice et C.JUSTICE), mais le mouvement est parti de la base, voici plus d'un mois.
Venus de tous les tribunaux du ressort de la cour d'appel de Montpellier, 150 personnes étaient rassemblées sur les marches du palais de justice avant de manifester dans la rue jusqu'à la préfecture. On compte d'après la base près de 60 % de greffiers grévistes à Montpellier du jamais vu.
Les fonctionnaires en grève sont venus des juridictions de Carcassonne, Narbonne, Sète ou Béziers. A chaque juridiction les mêmes griefs : le manque d'effectifs, le recours à des stagiaires et le manque de considération du travail de greffe.
Il manquerait une dizaine de greffiers à Montpellier. Explications de Boris Bellanger greffier à Montpellier.
Ailleurs en France
Près de deux mille personnes ont manifesté à Paris au même moment pour réclamer une revalorisation du statut et de la rémunération des personnels de greffe.
A Lyon, le mouvement était très suivi, selon Gérard Gaucher, premier vice-président du tribunal de grande instance. "Je n'avais pas vu de grève aussi suivie depuis 15 ou 20 ans, elle est vraiment forte, cela représente au moins les trois quarts des greffiers" du TGI, précise-t-il.
A Bordeaux, entre 250 et 300 personnels de greffe ont manifesté dans les rues du centre-ville, une centaine à Toulouse et Metz, une cinquantaine à Marseille, tandis qu'à Rennes, environ 200 personnes se sont rassemblées devant le palais de justice en début d'après-midi.
"On ne veut pas différencier la réforme (dite de la justice du XXIe siècle) d'une revalorisation. Ça fait trois ans que je suis greffière, je suis à 1.724 euros par mois. On fait autant d'heures que les magistrats. Quand ils sont en audience jusqu'à 22H00, on est en audience jusqu'à 22H00. Quand ils
sont là le week-end, on est là le week-end", souligne Mariama Kandé, greffière au tribunal pour enfants de Toulouse.
"C'est une très bonne mobilisation qu'on n'a jamais connue jusqu'à présent", indique Karima Gracianette, greffière au TGI de Bordeaux. "Nos revendications sont doubles: statutaires et financières (...) Il faut vraiment que le ministère de la Justice reconnaisse notre statut", a-t-elle encore insisté.
L'accueil du tribunal de grande instance de Versailles était fermé mardi, une pancarte "personnel en grève" avait été posée à l'entrée du bureau de renseignement des visiteurs.