Un mouvement de grogne spontané, parti de la cour d'appel d'Agen, touche, depuis une dizaine de jours les greffes de plusieurs tribunaux partout en France, avec des rassemblements quotidiens. A Nîmes, une manifestation a eu lieu, en début d'après-midi, devant le palais de justice.
Des rassemblements se sont tenus à Bordeaux, Toulouse, Nîmes, Besançon, Dijon, Rennes, et Amiens, mardi en début d'après-midi.
Les greffiers demandent une revalorisation de leur statut et de leur rémunération. Ils s'inquiètent également des conséquences éventuelles de la réforme dite de la justice du XXIe siècle, qui pourrait attribuer aux greffiers des missions jusqu'ici assurées par des magistrats.
Le mouvement est parti d'un message envoyé par un greffier de la cour d'appel d'Agen, lequel a ensuite été relayé à des centaines de reprises, sur la juridiction puis bien au-delà.
Les échanges entre greffiers étant partagés (par le système de la réponse à l'ensemble des personnes en copie d'un message), certains ont reçu jusqu'à 500 messages électroniques par jour environ, au point de perturber le fonctionnement des systèmes informatiques.
"Le ministère de la Justice bloque les messages depuis deux jours", a affirmé Hervé Bonglet, secrétaire général du syndicat UNSA services judiciaires.
Les personnels qui ont rejoint le mouvement n'ont pas interrompu leur activité, mais se livrent plutôt à une grève du zèle, refusant souvent, par exemple, de renseigner les logiciels statistiques.
L'ensemble des syndicats de greffiers soutient le mouvement, de même que le Syndicat de la magistrature (SM) et l'Union syndicale des magistrats (USM).