C'est une première en France. La ville de Lodève expose pendant 4 mois plus de 100 gravures de grands maîtres de la peinture. Des oeuvres remarquables allant du 15ème au 21ème siècle, de Dürer à Picasso en passant par Goya et Degas.
Dürer, Rembrandt, Corot, Goya, Degas, Lorrain, Bonnard, Vuillard ou Picasso: plus de 100 gravures de grands maîtres issues d'une collection suisse sont exposées pour la première fois en France à partir de ce samedi à Lodève.
Une collection unique venue de Suisse
L'exposition "Impressions fortes, l'Estampe en 100 chefs-d'oeuvres", visible dès ce samedi et jusqu'au 5 novembre au Cellier des Evêques, proche de la cathédrale Saint-Fulcran de Lodève, présente un ensemble unique d'oeuvres allant du 15ème au 21ème siècle.
Organisée par le musée de Lodève, actuellement en travaux, cette exposition a puisé dans la riche collection de la Fondation suisse William Cuendet et Atelier de Saint-Prex, fondée en 1977 par les héritiers d'un pasteur collectionneur d'estampes et les membres d'un atelier de gravure.
C'est une première en France. La ville de Lodève expose pendant 4 mois plus de 100 gravures de grands maîtres de la peinture. Des oeuvres remarquables allant du 15ème au 21ème siècle, de Dürer à Picasso en passant par Goya et Degas. Jusqu'au 5 novembre.
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L'estampe, éveil à la culture pour les illettrés
Le développement de l'estampe est lié à celui du livre, et tout d'abord, dès le 15ème siècle, au service du premier d'entre eux, la Bible, comme le montrent des oeuvres emblématiques de Dürer ("Samson tuant le lion", Bois gravé, 1497) ou Rembrandt ("La pièce aux cent florins", 1649).
"La parole religieuse est alors relayée par l'image et peut être diffusée auprès d'un public illettré", relève le conservateur de l'exposition, Florent Rodari.
La finesse des paysages
Le classicisme français du 17ème siècle est mis à l'honneur, avec des paysages délicats de Claude Lorrain, gravés à l'eau-forte ("Le Troupeau en marche par temps orageux").
Autre passionné de paysage, Camille Corot, maître du plein air, parvient à exprimer jusqu'au frémissement des arbres ("Les arbres dans la montagne", 1856) à travers ses clichés-verre, technique proche de la photographie qui permet de tracer à toute vitesse un dessin sur une plaque de verre.
L'estampe et l'intime
L'estampe est aussi un moyen d'exprimer l'intime comme le souligne une section dense, comportant notamment un autoportrait d'Henri Fantin-Latour, la "Melencolia" de Dürer ou le "Repas frugal" de Picasso.
Exposées à Lodève, "La Sainte-Face" (1649) de Mellan réalisée d'un seul trait sans lever l'outil et "L'Ange anatomique" (1746) de Jacques-Fabien Gautier-Dagoty, une des premières estampes en couleurs, sont des oeuvres de référence sur le plan technique qui ont stimulé les réflexions des graveurs à travers les temps.
"Il y a dans la gravure une méditation sur le temps, la vie" conclut Florian Rodari, le conservateur de la collection.