Un homme devant les assises de l'Hérault pour le meurtre d'un travesti

Un Turc de 35 ans comparaît de ce jeudi à lundi, devant les assises de l'Hérault, pour le meurtre d'un quadragénaire, dit le Bison. Il était devenu un travesti prostitué surnommé Eva et a été retrouvé en août 2006, égorgé et lardé de coups de couteau dans son appartement à Montpellier.

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Hasan Demir, un ressortissant turc habitant Montpellier au moment des faits, sans profession, n'a été recherché que quatre ans après le meurtre, à la suite de la déposition de son ex-compagne. L'homme a alors été confondu par son ADN mais il a encore fallu à la police sept mois pour le retrouver et l'interpeller le 30 avril 2011 à Anvers en Belgique, à l'issue d'une traque en Allemagne et en Turquie.

Devant le juge d'instruction, cet haltérophile à la carrure moins impressionnante que la victime, un pilier de près de 2 mètres et de plus de 100 kg, a plaidé la légitime défense. Il a affirmé avoir eu "peur de mourir" alors qu'il avait été agressé par deux hommes et contraint de faire une fellation à la victime.

"C'est un dossier délicat. Il faut comprendre le mobile. Pourquoi cet homme normal, non psychotique, sans casier jusqu'au crime, est passé à l'acte, a eu cette réaction explosive, cette perte de contrôle", commente son avocat, Me Luc Abratkiewicz.


"Sa version des faits est constante depuis le début. Même au moment des confidences sur l'oreiller avec sa compagne", remarque encore l'avocat. Mais, note-t-il, personne ne peut corroborer ses propos, notamment ce deuxième agresseur qui n'a pas été retrouvé.

L'accusation ne croit pas à cette version. Notamment en raison de multiples plaies qui témoignent d'un acharnement sur la victime. Les médecins légistes ont relevé une trentaine de coups de couteau sur le visage et le tronc, dont quatre de type égorgement et une cinquantaine post mortem au niveau de l'abdomen.

Bas résille, débardeur et une centaine de coups de couteau

Selon l'accusation, le 25 août 2006, vers 1h45, des voisins ont signalé à la police des cris dans l'appartement d'Eva dans le centre de Montpellier: "Aïe, aïe!, ça fait mal quand même", "appelez la police" ou encore "tu vas te taire ! ".
Derrière la porte, les policiers ont, eux, entendu des bruits d'eau. Mais le temps que l'un d'eux fasse le tour pour passer par la cour, une voisine a rapporté qu'un homme très corpulent avait pris la fuite par les balcons.
Dans l'appartement, les enquêteurs découvrent une scène d'horreur, selon les avocats.

Du sang partout. La victime, M. Labarrière, 47 ans, gît sur son lit, vêtu d'un débardeur et portant bas résille et mocassins. Au moment du décès, il est sous l'emprise d'alcool, d'ecstasy et de médicaments.
Dans le quartier, Eva était connu comme un travesti prostitué pas méchant, sentimental, généreux, "rigolo" même mais dépendant de l'alcool.

L'enquête a stagné pendant quatre ans. Seul un profil ADN a été retrouvé sur le flexible de la douche et le robinet de la baignoire.

L'enquête rebondit le 22 septembre 2010 quand une jeune femme se présente à la police et raconte que le 25 août 2006, son ex-compagnon, Hasan Demir, rentré vers 5h00 avec une blessure à un doigt, lui a affirmé qu'il avait été agressé par deux hommes dont un travesti de forte corpulence auquel il a donné des coups de couteau après avoir été forcé à entrer dans un appartement.

Pour justifier son trop long silence, cette femme explique qu'elle craignait pour sa famille en Turquie si elle avait dénoncé son ex-compagnon avec lequel elle a vécu jusqu'en avril 2010. Mais elle ajoute qu'elle ne pouvait plus supporter son alcoolisme et sa violence.
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